Quand Samir Azzimani conduisait un VTC pour pouvoir se qualifier aux JO d'hiver

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Le skieur Samir Azzimani, qui représente le Maroc aux épreuves du ski de fond aux JO d’hiver 2018, a dû faire plusieurs boulots pour pouvoir se mesurer aux neiges sud-coréennes.
Les skieurs Samir Azzimani et Adam Lamhamedi représentent le Maroc aux Jeux Olympiques d’hiver de Pyeongchang, en Corée du Sud. Si le second a participé aux JO de Sotchi, en Russie (2014), le premier a lui concouru dans les épreuves du slalom et du slalom géant aux JO d’hiver de Vancouver (2010). Une expérience qui vaut à celui que l’on surnomme «Couscous Rocket» d’être une source de conseils pour des athlètes comme Yohan Goutt, représentant du Timor Oriental, où le mercure descend rarement en dessous de 20°.
Le chemin de la qualification aux JO sud-coréens n’a pas été facile pour Azzimani. Il fallait réaliser cinq minima, chose difficile quand on doit aussi trouver des financements. «C’est dur de convaincre les institutions. Au Maroc, on a la chance d’avoir un nouveau comité olympique et une fédération qui se bouge. Dans le passé, ça a été très difficile», confie-t-il à Vice.
Le comité national olympique de chaque pays sélectionne les athlètes qui peuvent bénéficier de la solidarité olympique, soit une bourse de 850 euros/mois. Elle ne couvre pas l’intégralité des frais, mais «si je n’avais pas eu la fédé et le comité olympique derrière moi pour valider cette bourse, j’aurais été asphyxié», reconnaît Azzimani.
Chauffeur VTC et homme à tout faire
Il y a quelque mois, alors qu’il avait réalisé 3 des 5 minimas obligatoires, Azzimani n’avait pas les moyens de continuer. Il a alors travaillé comme chauffeur VTC pendant des mois, conduisant des VIP à Roland-Garros et au Salon du Bourget, et comme homme à tout faire dans un restaurant. Ce qui lui a permis de payer son billet d’avion pour la Nouvelle-Zélande, où il a pu participer à plusieurs compétitions et ainsi officialiser sa qualification.
Un autre défi consistait à cumuler ses emplois et les entrainements: «Lors de ma pause à midi, j’allais courir 10-15 kilomètres à Longchamp. Il fallait ensuite être frais et disposé pour aller chercher les VIP, alors je prenais une douche dans la fontaine du parc». L’athlète reconnaît néanmoins que cette cadence lui a «permis d’avoir une très bonne condition physique». Et ses efforts ont payé.
Par ailleurs, Azzimani est conscient que certains athlètes provenant des grandes nations de sport d’hiver considèrent que leurs adversaires des petites nations ont moi de mérite. En effet, ces derniers sont moins nombreux et ne passent donc pas de sélection. Mais le Marocain reste concentré: «Certains doivent se dire ‘il est aux JO uniquement parce qu’il est Marocain’. Moi je sais ce que j’ai dû accomplir pour arriver là».

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