Séisme au Maroc: Paris débloque 5 millions d’euros pour les ONG

Publié le
séismes, secousse, puissant séisme, Séisme au Maroc, Séisme au Haouz, protection civile, Alger, Algérie, espace aérien, ministère des Affaires étrangères, 
Plusieurs organisations caritatives françaises ont lancé samedi un appel à la générosité. DR

La ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a annoncé, ce lundi, le déblocage de 5 millions d’euros pour les ONG présentes au Maroc afin d’aider les victimes du séisme qui a frappé le pays dans la nuit de vendredi à samedi.

La cheffe de la diplomatie française s’est attachée lundi à tuer dans l’œuf la polémique sur les raisons pour lesquelles le Maroc, actuellement en froid avec Paris, n’a pas saisi la proposition d’aide de la France après le séisme dévastateur survenu ce week-end.

Elle a surtout annoncé une aide de 5 millions d’euros pour aider les ONG qui sont actuellement « sur place ». Cette aide financière est débloquée via les fonds de réserve du ministère des Affaires étrangères pour que « les ONG sur place puissent travailler ».

Cette enveloppe est débloquée via les fonds de réserve du ministère des Affaires étrangères.

Le Maroc a annoncé dimanche avoir accepté le soutien de quatre pays: l’Espagne, la Grande-Bretagne, le Qatar et les Emirats arabes unis.

Lundi, Rabat n’avait toujours pas sollicité d’aide française, suscitant l’étonnement alors que le pays est reconnu pour son expérience en cas de catastrophe naturelle et que le président Emmanuel Macron a déclaré dimanche que la France était prête à intervenir « à la seconde » où les autorités marocaines le demanderaient.

« C’est une mauvaise querelle, une querelle tout à fait déplacée », a déclaré la ministre Catherine Colonna, sur la chaîne BFMTV. « Le Maroc n’a refusé aucune aide, aucune proposition. Ce n’est pas comme ça qu’il faut présenter les choses », a-t-elle ajouté, martelant que « le Maroc est souverain ».

Lire aussi. Séisme au Maroc: de Paris à Washington, le monde propose son aide

Le pays « est seul en mesure de déterminer quels sont ses besoins et le rythme auquel il souhaite que des réponses soient apportées », a-t-elle ajouté.

Pour Pierre Vermeren, historien et professeur à l’Université de la Sorbonne, il s’agit pourtant d’un « signe politique clair » d’un froid entre les deux pays.

« Les Français ont l’habitude de travailler avec le Maroc », a-t-il déclaré à l’AFP, notant « la question de la langue ».

« C’est évident que c’est plus facile pour des Français d’aller travailler au Maroc que pour des Britanniques voire pour des Espagnols en ce qui concerne le sud », poursuit-il.

Les relations entre le Maroc et la France sont tendues depuis qu’Emmanuel Macron s’efforce de se rapprocher de l’Algérie – qui a rompu en 2021 ses relations diplomatiques avec Rabat.

Depuis des mois, il n’y a plus d’ambassadeur du Maroc en France. Et la visite du président français dans le royaume ne s’est toujours pas concrétisée.

Rabat s’impatiente également car Paris ne semble pas enclin à bouger les lignes sur le dossier du Sahara.

La Maroc souhaite que la France reconnaisse la marocanité du Sahara à l’instar des Etats-Unis ou, au moins, apporte son soutien au plan d’autonomie marocain comme l’Espagne.

Sans nier les tensions bilatérales, Catherine Colonna a, elle, assuré que les relations étaient loin d’être rompues. Elle a fait savoir qu’Emmanuel Macron avait échangé « à de nombreuses reprises » au cours de l’été avec le roi Mohammed VI et que les deux pays travaillaient à trouver une date sur la visite du président français au Maroc.

Elle a elle-même longuement échangé avec son homologue marocain dimanche.

Sujets

La rédaction vous conseille

Les titres du matinNewsletter

Tous les jours

Recevez chaque matin, l'actualité du jour : politique, international, société...

Séisme au Maroc: Paris débloque 5 millions d’euros pour les ONG

S'ABONNER
Partager
S'abonner