Vidéo. Sebta et Mélilia: quand le Parti populaire espagnol appelle à la « militarisation » des frontières
Publié leAprès une trêve durant le tristement célèbre affaire de «Ghali Gate», le Parti populaire espagnol reprend ses hostilités à l’égard du royaume. Le chef de file de l’opposition et président du PP, Pablo Casado, a appelé le gouvernement de Pedro Sanchez à déployer, de façon permanente, des troupes militaires pour «blinder les frontières», avec le Maroc.
S’exprimant devant la Chambre basse espagnole, hier mercredi, le jeune leader de la formation de droite a exhorté l’Exécutif ibérique à mobiliser des effectifs de l’armée espagnole à Sebta et Mélilia afin de «défendre les frontières», rapporte le pure-player espagnol eldiario.
De fait, Casado emboîte le pas au gouvernement polonais qui a envoyé ses soldats aux frontières avec la Biélorussie, pour contrer l’arrivée massive de migrants.
Ce n’est pas la première fois que la droite espagnole réclame cette « démonstration de force », à l’adresse du voisin du sud.
Lire aussi: Mauvais traitements en prison: le Conseil de l’Europe épingle l’Espagne
A y voir de plus près, Casado n’a fait que reprendre à son compte, les récurrents jérémiades de l’extrême droite espagnole, et son porte-étendard le parti xénophobe et anti-migration, Vox, en faveur d’une «militarisation» des enclaves. Une façon de bomber le torse devant le «turbulent voisin» comme se plaisent à nous définir de l’autre côté du Détroit, et au passage forcer le trait sur «la souveraineté espagnole», des deux présides.
Surfant sur cette vague anti-migration qui ravage le Vieux continent, Casado s’est même aventuré à prétendre que « l’immigration est l’un des plus grands problèmes de l’Espagne ».
Faux et archi-faux ! Selon la dernière livraison du dernier baromètre du CIS, le centre des enquêtes sociologiques (CIS selon son acronyme espagnol), publié il y a moins d’un mois, le chômage arrive en tête des préoccupations de nos voisins espagnols. Mieux encore ! Outre les inquiétudes aux relents économiques, la seule question d’ordre politique qui taraude les esprits sous les latitudes ibériques est celle liée au conflit… catalan!
Lire aussi: Espagne: le consulat du Maroc à Las Palmas vandalisé
Une chose somme tout normale au vu des statistiques du ministère de l’Intérieur espagnol concernant les données portant sur la question migratoire. Celles-ci balayent d’un revers de main les contre-vérités de la droite espagnole, et ses différentes ramifications, sur la montée en puissance des arrivées de migrants à travers les présides de Sebta et Mélilia.
Certes, les départs des candidats à l’immigration en provenance des côtes algériennes ont explosé, néanmoins la tendance reste à la baisse en ce qui concerne l’accès aux enclaves via le Maroc. De la sorte, 1.600 candidats à l’immigration ont été interceptés par les forces espagnoles durant la période allant du 1er janvier au 31 octobre, atteste le département de Fernando Marlaska. De quoi faire pâlir de « hchouma » le jeune Casado!