Le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita sera reçu ce mercredi au sièges des Nations…
Sahara, Algérie, Libye, Israël… Bourita met les points sur les i sur France24 et RFI
Publié le« Pour le Maroc, il y a une volonté pour trouver une solution dans le cadre de l’initiative d’autonomie marocaine et rien que l’initiative d’autonomie marocaine. Le cadre est celui des tables-rondes avec la participation de la véritable partie à ce différend régional », a souligné le ministre dans un entretien à la chaîne de télévision française d’information internationale en continu France24 et la radio RFI, en marge de sa participation à Addis-Abeba au 35e Sommet ordinaire de l’Union africaine.
« Le Maroc, qui est dans son territoire et est dans sa légitime défense, n’a jamais cherché la confrontation. Le Maroc est pour une solution dans le cadre des Nations-Unies, dans le cadre de l’autonomie sous souveraineté marocaine », a réitéré M. Bourita, soulignant l’adhésion du Royaume aux résolutions de l’ONU.
« Ce sont eux qui ont rejeté les résolutions du Conseil de sécurité, ce n’est pas le Maroc. Et ce n’est pas le Maroc qui a sorti un communiqué en octobre pour dire je rejette la résolution adoptée par le Conseil de sécurité. C’est ce pays-là (l’Algérie NDLR), qui a officiellement rejeté la volonté de la communauté internationale », a-t-il dit.
Tables-rondes
Le ministre a affirmé qu’ »il ne faut pas mettre l’Algérie et le Maroc sur un pied d’égalité ». « Le Maroc est aligné sur la résolution du Conseil de sécurité, alors que l’Algérie ne veut pas de cette résolution. Le Maroc est à l’aise. L’envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara a un mandat, a un cadre d’action, lui-même dit qu’il travaille pour les tables-rondes. Si l’Algérie ne veut pas c’est son problème ».
Au sujet de la relation avec l’Algérie et la décision de ce pays de rompre unilatéralement les relations diplomatiques avec le Maroc, M. Bourita a estimé que « l’avantage de cette escalade algérienne, lorsqu’on est un acteur de ce problème, c’est que l’Algérie, aujourd’hui, a démontré qu’elle est la véritable partie à ce problème ».
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« L’Algérie a pris des positions unilatérales, c’est son droit. La démarche de Sa Majesté le Roi a été de ne pas aller vers l’escalade, de ne même pas réagir à ces décisions unilatérales et cela sera toujours notre position », a affirmé le ministre pour qui ‘l’Algérie est dans l’excès et ce qui est excessif est insignifiant, mais les positions du Maroc sont claires ».
Interrogé sur l’hypothèse d’une confrontation militaire avec l’Algérie, le ministre a répondu que « le Maroc n’est pas dans l’escalade. Le Maroc n’insulte pas l’avenir. Et le Maroc pense que l’on ne change jamais la géographie », réitérant la démarche royale qui est « de ne pas aller dans l’escalade et de se concentrer sur ce qui nous unit, pas sur ce qui nous désunit ».
Dans cet entretien avec France24 et RFI, le dossier libyen a été également abordé. A ce sujet, M. Bourita a réitéré la position du Maroc pour une solution réaliste et pragmatique.
Selon M. Bourita, « il y a une perception euro-centrique qui fait des élections, (qui étaient prévues le 24 décembre, mais qui n’ont pas eu lieu), la panacée pour résoudre tout. Le contexte libyen est un contexte particulier. L’objectif c’est de régler la question de la légitimité mais sans perdre la stabilité de la Libye. C’est pour cela qu’il faut cet équilibre : comment avancer vers cette élection mais sans créer le chaos et la démarche du Maroc a été toujours une démarche réaliste et pragmatique qui responsabilise d’abord les acteurs libyens ».
Selon le ministre, « on peut organiser toutes les conférences internationales en Europe et ailleurs et établir des recettes. Mais est-ce que ces recettes sont adaptées au contexte libyen, c’est ça le véritable problème », affirmant que « le Maroc est contre le fait de créer un vide en Libye en dénigrant les institutions ».
« Ces institutions, qu’on les aime ou qu’on les aime pas, mais au moins, aujourd’hui, elles permettent à l’Etat libyen de continuer à fonctionner, à travailler pour la préparation des élections en travaillant sur ces nœuds qui ont été identifiés à travers le processus qui n’a pas été conclu le 24 décembre », a dit le ministre.
« Aujourd’hui, les élections restent un objectif en Libye, et le Maroc y croit, mais elles ne sont pas une fin en soi, parce que le plus important c’est que ce pays retrouve sa stabilité, retrouve son rôle parce que pour le Maroc, comme l’a dit SM le Roi, la Libye n’est pas un pays voisin géographiquement, mais elle est très proche : « sa stabilité nous touche mais son instabilité nous touche aussi et les liens entre les deux pays sont très importants et très anciens ».
Dans cet entretien accordé à Marc Perelman de France24 et et Florence Morice de RFI, le ministre a précisé la position du Maroc concernant le statut de membre observateur d’Israël à l’Union africaine en déclarant que le Maroc est « favorable à la mise en œuvre des textes de cette organisation ». Il a tenu également à réaffirmer l’engagement du Maroc aux côtés du peuple palestinien.
M. Bourita a indiqué que l’Union africaine a changé et qu’ « elle n’est plus la chasse gardée d’un pays ou deux qui peuvent dire non on va bloquer et que l’organisation va les suivre ». « L’Afrique a changé et l’Union africaine a changé et les débats l’on montré », a assuré le ministre qui a tenu à réaffirmer l’engagement du Maroc aux côtés du peuple palestinien et sa position favorable à une solution à deux Etats.
« Nous tous, on est pour une solution à deux Etats. Et lorsqu’on est pour une solution à deux Etats, c’est qu’on doit reconnaitre deux Etats qui doivent vivre côte-à-côte dans la paix et dans la quiétude. C’est ça la position du Maroc et le rétablissement des relations avec Israël ne changera aucunement la position du Maroc sur la question palestinienne », a affirmé le ministre, ajoutant que le Maroc est clair dans ses positions et qu’il n’instrumentalise pas les causes des autres.
« Le Maroc souhaite que l’évolution de sa relation avec Israël puisse permettre la réalisation des droits du peuple palestinien à avoir un Etat indépendant « , a ajouté M. Bourita.