Putsch au Gabon: qui est le général Brice Clotaire, formé à l’Académie de Meknès?

Au Gabon, le chaos règne depuis ce matin après l’annonce par des officiers supérieurs du renversement du président actuel du pays, Ali Bongo. À leur tête, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, désigné nouvel homme fort du pays par les putschistes.

Brice Clotaire Oligui Nguema est, depuis ce matin, sous le feu des projecteurs en raison de son coup d’Etat fomenté contre le chef de l’Etat, mais compte tenu également de ses anciennes fonctions auprès de Ali Bongo et de son défunt père, Omar Bongo.

Selon plusieurs sources médiatiques, Oligui Nguema, désormais chef du Comité de Transition et de Restauration des Institutions (CTRI), a été formé au Maroc à l’Académie royale militaire de Meknès.

🚨🇬🇦Le général Brice Clothaire Oligui Nguema, formé à l’académie royale militaire de Meknès au Maroc, est le nouvel homme fort du #Gabon. pic.twitter.com/eO4yvIkcpB

— LSI AFRICA (@lsiafrica) August 30, 2023

A la fin de sa formation, il revient au Gabon et rejoint le cercle fermé des aides de camp d’Omar Bongo jusqu’au décès de ce dernier en juin 2009.

A l’arrivée d’Ali Bongo au pouvoir, Oligui Nguema quitte le Gabon pour rejoindre l’ambassade de son pays au Maroc comme attaché militaire, avant d’occuper le même poste au Sénégal quelques années plus tard.

Son retour à Libreville intervient au moment où le président Bongo tombe gravement malade suite à un Accident vasculaire cérébral (AVC) en 2018. Il a été catapulté cette année au rang de chef du contre-espionnage de la Garde Républicaine, avant d’être promu, six mois plus tard seulement, à la tête de la Garde Républicaine.

Oligui Nguema s’est distingué durant cette période par ses efforts de consolidation des services de sécurité présidentielle, dont il a réussi à renforcer les effectifs avec « près de 100 tireurs de précision », rapporte-t-on.

Le président gabonais, Ali Bongo, est actuellement « en résidence surveillée » entouré de sa famille et de ses médecins et l’un de ses fils a été arrêté, notamment pour « haute trahison », a annoncé mercredi le CTRI.

Noureddin Bongo Valentin, fils et proche conseiller du chef de l’Etat, Ian Ghislain Ngoulou, directeur de cabinet de M. Bongo, Mohamed Ali Saliou, son directeur de cabinet adjoint, Abdul Hosseini, un autre conseiller de la présidence, Jessye Ella Ekogha, conseiller spécial et porte-parole de la présidence ainsi que les numéros un et deux du tout-puissant Parti démocratique gabonais (PDG) de M. Bongo « sont arrêtés », a poursuivi le colonel de l’armée qui avait lu dans la nuit le communiqué annonçant que des militaires mettaient « fin au régime ».

Ils sont arrêtés notamment pour « haute trahison contre les institutions de l’Etat, détournements massifs des deniers publics, malversations financières internationales en bande organisée, faux et usage de faux, falsification de la signature du président de la République, corruption active, trafic de stupéfiants », a-t-il précisé.