Poutine se «moque» de l'ingérence dans les élections américaines
Publié leDans une interview publiée vendredi, le président russe a fait preuve de scepticisme quant aux accusations d’ingérence russe dans l’élection américaine de 2016, qui ont valu à 13 ressortissants russes d’être inculpés le mois dernier.
«Sils sont russes, et alors ?», a réagi Vladimir Poutine, estimant qu’il n’y avait aucun lien avec le Kremlin. Le président Vladimir Poutine a déclaré se «moquer éperdument» de savoir si des ressortissants russes se sont immiscés dans l’élection présidentielle américaine de 2016. «Pourquoi avez-vous décidé que les autorités russes, y compris moi-même, ont donné la permission de faire cela?», s’est interrogé le dirigeant russe dans un entretien accordé à Megyn Kelly de la chaîne de télévision NBC, durant lequel il a souvent adopté une attitude combative et répétant à l’envie «et alors?» ou «je m’en fiche».
La campagne de déstabilisation russe, financée à coups de millions de dollars, aurait en effet débuté dès 2014, selon l’acte d’accusation de 37 pages dressé par le procureur Mueller. Vladimir Poutine affirme de son côté qu’il n’a pas vu pour l’instant de preuve démontrant que l’ingérence présumée avait violé la loi américaine. «Est-ce nous qui avons imposé des sanctions contre les États-Unis? Les États-Unis nous ont imposé des sanctions», a-t-il poursuivi. «Nous en Russie, on ne peut juger personne tant qu’elle n’a pas violé la loi russe (…) Au moins, envoyez-nous un bout de papier (…) Donnez-nous un document. Donnez-nous une demande officielle. Et nous allons y jeter un coup d’œil», s’est-il défendu.
Les principaux services de renseignement américains avaient déjà dénoncé l’ingérence russe dans la campagne électorale, mais Donald Trump a constamment rejeté toute collusion avec Moscou. «Quelqu’un peut-il croire que la Russie, à des milliers de kilomètres de distance (…) a influencé le résultat de l’élection? À vous, cela ne vous semble pas ridicule?», a demandé le chef de l’État russe. «Ce n’est pas notre but de nous immiscer. Nous ne voyons pas quel objectif nous aurions pu atteindre en nous immisçant. Il n’y a pas de but», a-t-il martelé. Les chefs des renseignements américains ont indiqué le mois dernier que les tentatives russes d’ingérence dans la politique américaine se poursuivaient et affirmé qu’elles représentaient une menace pour les élections parlementaires cruciales de novembre.