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PLF 2024: conjuguer croissance et austérité, le pari risqué d’Akhannouch
Publié leAziz Akhannouch a envoyé, aujourd’hui, sa note de cadrage budgétaire aux ministères, marquée par un nouveau tour de vis. Le chef du gouvernement demande aux différents départements de serrer la ceinture.
Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a envoyé, ce vendredi 4 août 2023, la note de cadrage budgétaire aux ministères. Un moment toujours redouté. Cette année, il leur est demandé de limiter les propositions des différents départements ministériels aux besoins essentiels. Encore une fois, l’enjeu étant de garantir la réalisation des chantiers de réformes engagés.
Dans un contexte de finances publiques très contraint car marqué par une succession de crises depuis 2020, l’Exécutif a besoin d’envoyer un signal fort: le Projet de loi de finances (PLF) 2024 se fera sous le signe de l’austérité.
Pris en tenaille entre sa volonté de sauver la note marocaine double B avec perspectives stables et celle de ne pas prendre de mesures aggravant une économie déjà terne, le gouvernement va devoir naviguer finement pour imposer cette nouvelle vague d’austérité. Entre des hausses «ciblées» de recettes et une «priorité» qui ira à la réduction de la dépense publique, tour d’horizon des pistes proposées et des priorités pour le PLF 2024.
Fonctionnement public
En ce qui concerne les dépenses liées au personnel, Aziz Akhannouch préconise une optimisation de l’utilisation des ressources humaines disponibles, à travers des formations et une répartition équilibrée des effectifs entre le niveau central et régional.
S’agissant des frais de fonctionnement, en plus d’améliorer l’utilisation de l’eau et de réduire la consommation d’électricité, il est recommandé d’exploiter les sources d’énergie renouvelable et de rationaliser les coûts liés aux télécommunications. Le chef de l’Exécutif demande ainsi à ses ministres d’éviter tout retard de paiement, notamment en ce qui concerne la consommation d’eau et d’électricité, au profit de l’Office National de l’Électricité et de l’Eau Potable (ONEE).
Le chef du gouvernement met également l’accent sur la nécessité de réduire les dépenses de transport et d’hébergement, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Royaume, tout en limitant les coûts liés à l’organisation de rencontres, de conférences, de séminaires et d’études.
Investissement et acquisition
Le chef du gouvernement encourage vivement les membres de son gouvernement à donner la priorité aux projets ayant été approuvés en présence du roi Mohammed VI, ainsi qu’à ceux ayant reçu l’aval d’institutions et de bailleurs de fonds internationaux. Il leur demande également d’accélérer la mise en œuvre des projets en cours.
Il demande aussi de réduire les dépenses liées à l’acquisition de véhicules ainsi qu’à la construction et à l’aménagement de sièges administratifs. Ainsi, tous les départements ministériels sont tenus de soumettre leurs propositions à la Direction du budget relevant du ministère des Finances d’ici le 31 août prochain.
Les priorités du PLF 2024 s’articulent autour de cinq sphères essentielles :
- la consolidation des mesures pour faire face aux impacts conjoncturels
- la poursuite de l’établissement des fondements de l’État social
- la poursuite de la mise en œuvre des réformes structurelles
- le renforcement de la durabilité et la pérennité des finances publiques
- Et le renforcement des mesures pour faire face aux impacts conjoncturels.
Inflation
Aziz Akhannouch dit vouloir placer le contrôle de l’inflation comme une priorité, avec une cible de réduction à 3,4 % en 2024 et à 2 % à compter de 2025. Afin de réaliser cet objectif, le gouvernement entend mettre en œuvre des mesures de soutien aux matières premières et aux aliments pour le bétail, conjointement au développement des chaînes de production et de distribution.
Écologie
L’Exécutif poursuivra le déploiement de sa stratégie de la génération verte avec un budget excédant 110 milliards de dirhams en 2024, y compris 42 milliards de dirhams en tant que contribution de l’État. Cette démarche réaffirme l’engagement envers la durabilité et la croissance inclusive, jetant ainsi les bases d’un avenir davantage respectueux de l’environnement.
Politique de l’Eau
La note de cadrage évoque également la gestion des ressources hydriques. Il s’agira, cette année, d’accélérer l’exécution du Programme national d’approvisionnement en eau potable et en eau d’irrigation, doté de 143 milliards de dirhams pour la période 2020-2027. Les initiatives envisagées englobent l’accélération des projets de liaison entre les bassins, l’érection de barrages, les entreprises de dessalement, ainsi que le renforcement de l’approvisionnement en eau potable en milieu rural.