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Pollution, dépistage, prévention… Ce qu’il faut savoir sur le cancer du sein
Publié leA ce propos, une récente étude française avance l’hypothèse selon laquelle l’exposition à des polluants environnementaux pourrait avoir un lien sur le développement du cancer du sein. Cette étude élaborée par des chercheurs du centre lyonnais Léon-Bérard, avec le soutien de la Fondation ARC pour la recherche sur le cancer, s’appuie sur un échantillon de plus de 10.000 femmes, malades et non malades, suivies entre 1990 et 2011. Relayée par nos confrères de Libération, elle avance que 1 à 7% des tumeurs auraient pu être évitées.
«Si les facteurs génétiques, reproductifs et hormonaux du cancer du sein sont bien identifiés, ils ne permettent pas d’expliquer l’ensemble des cas, souligne le département «prévention cancer environnement» du centre. Des études épidémiologiques et expérimentales ont suggéré que l’exposition à des polluants environnementaux, en particulier ceux à effet perturbateur endocrinien, pourrait avoir un rôle dans le développement du cancer du sein», rapporte le média français qui énumère les cinq polluants de l’air (sur huit étudiés) mis en cause dans l’augmentation du risque de la maladie:
- le NO2 ou dioxyde d’azote, principalement émis par le trafic routier, augmente le risque de cancer du sein d’environ 9% chez les femmes les plus exposées aux polluants;
- les particules (PM10) et (PM2.5), issues du chauffage au bois, des carburants routiers et des secteurs des chantiers et de l’industrie manufacturière, avec respectivement +8% et +13% de risque;
- le benzo[a]pyrène (BaP), trouvé dans le goudron de houille, les fumées de combustion du bois et de végétaux, la fumée de cigarette, les vapeurs des pots d’échappement ou les viandes grillées (au barbecue notamment), accroît, quant à lui, le risque de tumeur d’environ 15%;
- le polychlorobiphényles (PCB153), provenant des combustions industrielles, atteint le pourcentage le plus élevé avec environ +19% de risque. Un danger quotidien qui perdure, et ce malgré la baisse continue et globale de l’exposition à ces polluants entre 1990 et 2011.
Par ailleurs, des analyses supplémentaires de l’étude ont démontré un risque plus élevé «chez les femmes ayant été exposées pendant leur transition ménopausique – période de sensibilité accrue – pour le BaP et le PCB153, deux polluants classés comme perturbateurs endocriniens».
Réagissant à cette étude, Pr. Raja Aghzadi n’est pas vraiment étonnée par ces résultats. « C’est clair que certainement la pollution de l’air, le tabac, les pesticides, toxines, colorants, aliments transformés… tous ces éléments peuvent affecter les cellules du corps en les oxydant. Il n’y a alors pas assez d’antioxydants dans le corps ou l’immunité est dépassée au point que les cellules cancéreuses ne vont pas être digérées et vont pouvoir croître », explique la chirurgienne et présidente de l’association de lutte contre le cancer du sein, « Cœur de Femmes ».
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Côté prévention, elle rappelle ainsi l’importance d’avoir « un style de vie sain, avec au moins 30 minutes de sport par jour, en évitant le stress et la prise d’hormones (comme la contraception orale) anarchique, continue, sans contrôle médicale ». Aujourd’hui, le cancer du sein est le premier cancer féminin, il est important de se faire dépister (à partir de 40 ans) en cas de signe suspect: « cela peut être une boule, un écoulement mamelonnaire, un changement de la peau, une déformation du mamelon ou du sein, de l’exéma au mamelon, tous ces signes attirent fortement l’attention ».
« Mais nous les professionnels du sein, nous disons qu’il ne faut pas arriver à ce stade, il faut que ce soit détecté avant même que ces signes apparaissent, c’est tout l’intérêt de la communication, sensibilisation, information sur le sujet », ajoute Pr. Aghzadi qui recommande ainsi l’autopalpation ou la mammographie qui se pratiquent périodiquement, tous les deux ou trois ans en fonction du type de sein.
Sur la prise en charge de cette maladie au Maroc, l’experte souligne les « énormes progrès » dans les thérapies et particulièrement dans la chirurgie qui a un « but fonctionnel et esthétique car l’impact psychologique de cet organe sur la femme est énorme, on essaye de garder une harmonie du sein, la forme du sein la plus belle possible ».
« La santé n’a pas de prix mais elle a un coût »
Et d’abonder: « Nous avons les meilleures technologies du monde au Maroc, maintenant, il y a un problème de coût. La santé n’a pas de prix mais elle a un coût. Les meilleures chirurgies coutent cher. Le travail doit se faire au niveau des assurances, et dans le cadre de la grande réforme de la santé, nous sommes en train de revoir la tarification. Le plus important, c’est que la femme ait un traitement le plus efficace mais le moins lourd. »