Pédocriminalité: l’Eglise de France verse les premières réparations

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Eglise
Des fidèles tiennent une banderole réclamant "reconnaissance", "responsabilité", "réparation" et "réforme" de l'Eglise à l'appel du collectif "De la parole aux actes", le 6 novembre 2021 à Lourdes. AFP

L’Eglise française a commencé à verser des réparations financières à des victimes de pédocriminalité, a indiqué dimanche à l’AFP le président du Fonds créé à cet effet. 

Le Fonds de secours et de lutte contre les abus sur mineurs dans l’Église catholique (Selam), créé en 2021 par l’épiscopat, a procédé au versement de six réparations financières, a précisé Gilles Vermot-Desroches.

Ces réparations sont étudiées dans un premier temps par une autre organisation, l’Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (Inirr), qui a commencé à recueillir les premiers cas mi-janvier.

Depuis cette date, 736 personnes victimes de prêtres ou de laïcs dans divers lieux d’Église (hors congrégations) se sont adressées à elle, avait annoncé en juin la présidente de l’Inirr, Marie Derain de Vaucresson. Vermot-Desroches n’a pas donné les montants des six premiers versements.

Lire aussi. Pédocriminalité dans l’Eglise catholique française: 216.000 victimes de religieux depuis 1950

L’Inirr a mis en place un système comportant une « échelle de gradation » selon trois axes (gravité des faits, gravité des « manquements de l’Église », gravité des conséquences), allant chacun de 1 à 10. La réparation ne comprend pas de seuil « plancher », mais peut aller jusqu’au « montant maximal » de « 60.000 euros ».

Au 1er juin, plusieurs collectifs de victimes avaient regretté la lenteur du processus, estimant trop peu nombreuses les personnes indemnisées.

« Le processus de mise en œuvre peut apparaître long pour des personnes qui attendent depuis longtemps », a reconnu M. Vermot-Desroches, mais a souligné que « six mois environ après les conclusions du rapport Sauvé, qui a révélé l’ampleur du phénomène de pédocriminalité, « on a opéré les premiers versements ».

Le rapport Sauvé a estimé à 330.000 le nombre de personnes de plus de 18 ans ayant fait l’objet de violences sexuelles depuis 1950, quand elles étaient mineures, de la part de clercs, de religieux ou de personnes en lien avec l’Église.

Le président du Selam avait indiqué en janvier avoir recueilli pour son fonds 20 millions d’euros: il s’agit de « 13 millions d’euros de dons effectifs (essentiellement les contributions des diocèses et des évêques) et de sept millions de promesses », a-t-il précisé dimanche.

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