Virus: l’OMS met en garde contre les « passeports immunitaires »

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La barre symbolique des 200.000 morts du nouveau coronavirus devait être franchie samedi, au moment où l’OMS émettait des réserves sur la délivrance de « passeports immunitaires » risquant de favoriser la propagation de la pandémie, une idée émise dans certains pays pour accompagner le déconfinement.

Vaincre cette pandémie, qui contraint la moitié de l’humanité au confinement et expose la planète à une récession sans précédent, exige « l’effort de santé publique le plus massif de l’histoire », a martelé le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres.

L’OMS a douché samedi les espoirs de ceux qui misaient sur une éventuelle immunité des personnes ayant été confrontées au coronavirus, au moment où certains pays mettent en place des programmes de tests sérologiques en vue du déconfinement.

« Il n’y a actuellement aucune preuve que les personnes qui se sont remises du Covid-19 et qui ont des anticorps soient prémunies contre une seconde infection », a prévenu l’Organisation mondiale de la santé.

 

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Et une calamité en cache une autre: en raison de problèmes de distribution de moustiquaires et de médicaments à cause du coronavirus, près de 400.000 personnes supplémentaires pourraient mourir du paludisme cette année, selon cette organisation.

Déjà au Zimbabwe, le nombre de cas a bondi de près de 50% par rapport à l’an dernier. « Il est probable que des patients atteints du paludisme restent chez eux au lieu d’aller se faire soigner » à l’hôpital de crainte de contracter le coronavirus, estime Norman Matara, de l’Association zimbabwéenne des médecins pour les droits humains (ZADHR).

Le bilan des morts du paludisme en Afrique sub-saharienne pourrait approcher les 770.000 cette année, soit « deux fois plus qu’en 2018 », a relevé l’OMS, alors qu’a lieu samedi la Journée internationale de lutte contre cette maladie, qui contrairement au Covid frappe particulièrement les enfants.

– Plus de 120.000 morts en Europe –

Dans un monde aux abois, le président américain, dont le pays est le plus touché avec quelque 50.000 morts, a semé la consternation en suggérant de faire absorber du « désinfectant » aux malades. Des propos qui ont suscité un tollé, obligeant scientifiques, fabricants et autorités à monter au créneau.

Donald Trump a finalement assuré vendredi s’être exprimé de façon « sarcastique ».

Face à l’urgence sanitaire, l’ONU et l’OMS ont présenté vendredi une initiative « historique » pour la production de remèdes contre le coronavirus.

La course est déjà engagée entre laboratoires pour trouver le produit adéquat avec une demi-douzaine d’essais cliniques, notamment au Royaume-Uni et en Allemagne. Mais l’enjeu est d’obtenir un vaccin et un traitement « abordables, sûrs, efficaces » et disponibles « pour tous, partout », a souligné Antonio Guterres.

Cette initiative implique plusieurs pays d’Europe, le continent le plus endeuillé avec plus de 120.000 décès, sur plus de 197.000 au total dans le monde. Mais ni la Chine, d’où est partie la pandémie fin 2019, ni les Etats-Unis ne se sont associés à sa présentation.

– Deuxième vague –

Aux Etats-Unis, Donald Trump a promulgué un nouveau plan d’aide de près de 500 milliards de dollars, pour soulager entreprises et hôpitaux. Il y a urgence: le Produit intérieur brut américain devrait plonger de 12% ce trimestre.

Sombre scénario aussi en Italie, où la dette et le déficit publics vont atteindre des niveaux vertigineux : la troisième économie de la zone euro devrait connaître une chute de son PIB de 8% cette année.

 

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Mais en Europe, les 27 ne parviennent pas à s’entendre sur le financement d’un vaste plan de relance et les gouvernements parent au plus pressé.

Le monde musulman a lui entamé le mois de jeûne du ramadan sans prières collectives ni repas partagés: les portes des mosquées restent closes et les rassemblements familiaux sont interdits.

L’OMS a en effet appelé à ne pas relâcher les efforts, car la menace d’une deuxième vague mortelle plane toujours. L’Allemagne s’y prépare déjà, avec la construction d’un hôpital de 1.000 lits à Berlin par l’armée.

– « Veillée virtuelle » –

Aux Etats-Unis, un réseau de solidarité a décidé de mettre à disposition de soignants des camping-cars et caravanes pour pouvoir vivre près de leurs proches, en limitant les risques de les infecter.

« Rester à l’écart de sa famille, c’est dur, mais je peux les voir », se console Anish Samuel, un spécialiste en soins pulmonaires du New Jersey, qui a préféré cette solution à la chambre d’hôtel que lui proposait son hôpital.

Au Brésil, où le président d’extrême droite Jair Bolsonaro est accusé de passivité face à la pandémie, les habitants des favelas ont décidé d’agir de leur propre chef.

« La favela doit se battre car si elle attend le gouvernement, elle n’y arrivera jamais », explique Thiago Firmino, un guide touristique de 39 ans qui s’est porté volontaire pour désinfecter les ruelles de son quartier, la favela Santa Marta à Rio de Janeiro.

Plusieurs pays ont toutefois entrepris d’alléger leurs restrictions, comme le Sri Lanka, qui doit lever son couvre-feu à partir de lundi.

Outre ses effets dévastateurs sur les économies, la crise sanitaire et les mesures de « distanciation sociale » qu’elle impose, continuent de bouleverser de multiples façons les modes de vie.

Sans étreintes ni rassemblements, c’est ainsi par des vidéos que le Canada a pleuré vendredi les 22 victimes de la pire tuerie de son histoire, lors d’une « veillée virtuelle ».

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