Vidéo. L'homme suspecté d'avoir frappé une étudiante à Paris en juillet placé en garde à vue

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L’étudiante qui avait relayé les images de son agression sur les réseaux sociaux en juillet dernier doit encore l’identifier mercredi au commissariat du XIXe arrondissement, chargé de l’enquête.

La vidéo de son agression en pleine rue à Paris avait fait le tour des réseaux sociaux en juillet et choqué de nombreux internautes. Un mois plus tard, l’homme soupçonné d’avoir frappé une jeune femme de 22 ans a été placé en garde à vue lundi, nous rapporte une source judiciaire, confirmant une information d’Europe 1.
L’homme, qui a été interpellé à sa sortie d’un hôpital psychiatrique, correspond au signalement du suspect recherché. «J’attends de l’identifier mais évidemment c’est une bonne nouvelle», a réagi Marie Laguerre sur Europe 1. «Ça redonne de l’espoir au fait que porter plainte, ça ne sert pas à rien, même si moi, j’ai eu la chance que la médiatisation a largement accéléré et aidé l’affaire (…). J’espère que ça va redonner de l’espoir à toutes les femmes», a-t-elle ajouté, depuis son lieu de vacances.
 

Le suspect risque jusqu’à trois ans de prison et 45.000 euros d’amende
L’étudiante doit se rendre au commissariat du XIXe arrondissement de Paris, en charge de l’enquête, ce mercredi pour identifier le suspect. Selon Europe 1, l’homme âgé de 25 ans serait fiché pour violences avec armes et harcèlement. Une enquête avait été ouverte fin juillet pour des faits qualifiés de «harcèlement sexuel» et «violence volontaire avec arme» – en l’occurrence un jet de cendrier vers la plaignante – ayant entraîné une incapacité totale de travail (ITT) inférieure à 8 jours. D’après le Code pénal, le suspect encourt une peine de trois ans de prison et 45.000 euros d’amende.
Choquée par son agression, Marie Laguerre avait décidé de rendre publique son histoire le 25 juillet dernier, en expliquant ce qui lui était arrivé dans un post Facebook. Images de vidéosurveillance à l’appui, elle racontait comment un homme lui avait adressé des «bruits/commentaires/sifflements/coup de langue sales, de manière humiliante et provocante» alors qu’elle rentrait chez elle la veille au soir, près du boulevard de la Villette dans le XIXe arrondissement de Paris.
Excédée, l’étudiante en architecture avait lâché un «ta gueule!». «Car je ne tolère pas ce genre de comportement. Je ne peux pas me taire et nous ne devons plus nous taire», décrivait cette étudiante dans sa publication. Mais «ça n’a pas plu à cet homme», poursuivait-elle, expliquant qu’il lui avait d’abord «jeté un cendrier dessus», avant de la suivre, de la «frapper au visage en pleine rue, en pleine journée, devant des dizaines de témoins».
Huit mois après le début des mouvements #Metoo et #Balancetonporc pour dénoncer le harcèlement sexuel, cette dénonciation et les images avaient massivement été relayées sur les réseaux sociaux. Soutenue par de nombreux internautes, Marie Laguerre avait alors enchaîné les interviews dans les médias français et internationaux. Avec le soutien de militantes féministes telles que l’association «Les Effrontées», elle a, depuis, lancé une nouvelle plateforme en ligne – «Nous Toutes Harcèlement» – pour partager les témoignages similaires de femmes agressées dans la rue et montrer que ce type de comportement est le lot quotidien de beaucoup de femmes.
Ces témoignages sont lisibles sur la page Facebook du site. Des jeunes femmes, des quatre coins de la France, y racontent leurs douloureux souvenirs, à l’image d’Alice, qui écrit depuis Avignon, le 14 août: «Je sors de la gare SNCF à Avignon, et je me dirige vers la gare routière située à même pas 200 m. J’entends une voix d’homme derrière moi qui m’interpelle ‘Madame, madame!’. Je n’ai pas envie de me retourner, alors je ne le fais pas et là j’entends l’homme crier ‘Tu te retournes pas!? Grosse pute! Viens lécher mes couilles salope!’. J’ai eu peur de réagir, et ça me met en colère…»
Bientôt des amendes pour le harcèlement de rue
Comportements déplacés ou intimidants, propos à connotation sexiste et sexuelle…Avec la loi renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes promulguée par le président de la République début aoûtles auteurs d’outrage sexiste seront bientôt sanctionnés. Cela permettra aux forces de police de verbaliser immédiatement «ces comportements facilement identifiables, qui n’ont rien de la drague ou du compliment», avait expliqué Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes. Les amendes prévues pour ces outrages vont de 90 à 750 euros, et même jusqu’à 1500 euros, en cas de circonstances aggravantes. Fin juillet, la secrétaire d’État annonçait que les premières amendes seraient infligées «à l’automne» et que 10.000 policiers seraient amenés à se pencher sur ces outrages. Un chiffre insuffisant selon les syndicats de police qui craignent notamment un manque de moyen pour faire appliquer la loi et des difficultés dans sa mise en œuvre.

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