Vidéo. Le « roi de la belle » Antonio Ferrara sort de prison, par la grande porte cette fois

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Antonio Ferrara
Antonio Ferrara a été condamné pour des braquages, pour une tentative de meurtre ainsi que pour deux évasions. Police judiciaire/AFP

Une sortie, cette fois par la grande porte. Dix-neuf ans après sa spectaculaire évasion de Fresnes, l’ex-braqueur a été libéré de prison vendredi matin.

Il est sorti « vers 10H00 » de la prison de Réau (Seine-et-Marne), a déclaré à l’AFP son avocat Amar Bouaou, confirmant une information d’Europe 1 et du JDD.

« C’est un soulagement pour lui et l’ensemble de ses proches après une très très longue période de détention », a souligné Me Bouaou.

Antonio Ferrara, qui s’apprêtait en début d’après-midi « à rejoindre sa femme » selon son conseil, « aspire désormais à vivre une vie normale » en France, avec sa compagne et ses deux jeunes enfants nés lorsqu’il était en détention.

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Une source judiciaire, qui a confirmé l’information de sa sortie, a précisé que l’ex-braqueur ferait l’objet d’un suivi post-peine pendant deux ans, au cours duquel il devra notamment prévenir en cas de changement d’adresse ou de déplacement de plus de 15 jours ou à l’étranger. Il devra aussi s’abstenir d’entrer en contact avec les parties civiles.

Antonio Ferrara, 48 ans, a été condamné pour des braquages, pour une tentative de meurtre (2002) ainsi que pour deux évasions.

Il a en revanche été acquitté dans trois affaires de braquage de fourgons blindés en 2009 et d’un bureau de poste en 2012.

« Il a pu sortir un peu avant la fin de sa peine à la faveur d’une confusion de (deux) peines » et d’un « changement de cap » pendant sa détention où il a fait preuve d’un « comportement exemplaire », a souligné son avocat.

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Antonio Ferrara s’était évadé une première fois de la prison de Fleury-Mérogis (Essonne) en 1998 à l’occasion d’un transfèrement à l’hôpital, connaissant ensuite une longue cavale jusqu’en 2002.

– « Moment d’histoire » –
Mais il est surtout connu pour sa deuxième évasion, de la prison de Fresnes (Val-de-Marne): le 12 mars 2003, il s’était fait la belle à grand fracas avec l’aide de complices déguisés en policiers qui avaient attaqué l’établissement au lance-roquettes et fait sauter les portails de la prison.

Il avait été repris quatre mois plus tard, teint en blond et le nez refait.

« Un grand moment de l’histoire de l’administration pénitentiaire qui a laissé pas mal de traces », note une source syndicale qui confirme le comportement « apaisé » d’Antonio Ferrara, en détention à la prison de Réau ces dernières années.

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Coïncidence, il était lui aussi en parloir à Réau, pas loin de Redoine Faïd, quand cet autre célèbre braqueur s’est enfui par hélicoptère sous le nez de ses gardiens en 2018. Antonio Ferrara avait sagement regagné sa cellule, rappelle cette source.

Né le 12 octobre 1973 dans le Sud de l’Italie et arrivé en France à l’âge de 10 ans, quand sa famille s’est installée à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), « Nino » est un ancien caïd de banlieue devenu une figure du grand banditisme.

Après sa grande évasion, il a peaufiné une image de voyou sympathique, victime, assurait-t-il, d’une réputation trop grande pour lui.

Sa première condamnation, pour rébellion et outrage à agent, remonte à juin 1994, à l’âge de 20 ans. Une récidive quelques mois plus tard entraîne la révocation du sursis et il effectue son premier court séjour en prison.

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A l’époque, il n’est pas encore plus connu de la police que ses frères aînés, figures de la cité. La situation change quand Antonio Ferrara est mêlé à une tentative de meurtre en 1996, puis se lance dans le vol à main armée pour financer son train de vie. Il est arrêté en 1997.

C’est pendant la longue cavale (1998-2002), qui a suivi sa première évasion de Fleury-Mérogis, qu’il est devenu un « professionnel du braquage » au mode opératoire identifié, voire un « fusil sur pattes », selon les mots d’un avocat général lors de l’un de ses nombreux procès.

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