Le ministère du renseignement iranien a commandité le projet d'attentat de Villepinte

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Le ministère du Renseignement iranien a «commandité» le projet d’attentat déjoué contre un rassemblement d’opposants qui s’est tenu le 30 juin à Villepinte, près de Paris, a déclaré mardi une source diplomatique française.
«La direction des opérations du ministère du Renseignement l’a commandité», a déclaré cette source sous couvert d’anonymat, quelques heures après l’annonce du gel des avoirs en France de la Direction de la Sécurité intérieure du ministère du Renseignement iranien, ainsi que de deux citoyens iraniens.
«Une enquête longue, précise, détaillée de nos services permet d’arriver à la conclusion sans aucune ambiguïté de la responsabilité du ministère du Renseignement dans ce projet d’attentat» contre un rassemblement d’un groupe d’opposition iranienne en France, les Moudjahidine du peuple (MEK), a-t-elle ajouté.
L’un des deux Iraniens visés, Saeid Hashemi Moghadam, est le vice-ministre du Renseignement chargé des opérations, selon Paris. Le deuxième, Assadollah Assadi, est un diplomate iranien qui était en poste à Vienne et qui a été arrêté en Allemagne dans le cadre de l’enquête sur le projet d’attentat.
Assadollah Assadi est «identifié avec certitude comme un agent du renseignement», a affirmé la source française, alors que Téhéran dément toute implication de cet Iranien et réclame sa libération. La France a fait part de ces conclusions à l’Iran mais n’a «reçu aucune forme de réponse satisfaisante ou crédible» de Téhéran, poursuit la source diplomatique française citée.
Le ministère du Renseignement iranien n’a jamais cessé de cibler des opposants à l’étranger, a-t-elle relevé, notant que quatre d’entre eux avaient été tués en Europe depuis 2015. «Ce projet sur le sol français nécessitait une réponse ferme de notre part. Nous ne pouvons tolérer aucune menace terroriste sur notre territoire national», a martelé la source citée.
L’absence d’ambassadeurs
La France souhaite néanmoins poursuivre «un dialogue exigeant avec l’Iran, fait à la fois de pression et de négociation», afin de consolider l’accord sur le nucléaire iranien en le complétant par des accords sur l’activité balistique de Téhéran et son influence régionale, a souligné Paris.
L’absence actuelle d’ambassadeur français à Téhéran n’est en aucun cas liée au projet attentat, pas plus qu’au rappel de l’ambassadeur d’Iran en France par les autorités iraniennes en juillet, a insisté la source diplomatique.  «Ce n’est qu’une coïncidence. On enverra un ambassadeur à Téhéran et on recevra un ambassadeur à Paris le moment venu», a-t-elle ajouté.
Le dernier ambassadeur de France en Iran, François Sénémaud, a été nommé représentant personnel du président Emmanuel Macron pour la Syrie en juin. La France n’entretient «aucune forme de relation politique» avec l’organisation des Moudjahidine du peuple, qui «ne représente aucune forme d’alternative politique à l’Iran», souligne-t-on encore à Paris.
La République islamique reproche à la France d’accueillir cette organisation qui se veut «musulmane démocrate et laïque», d’inspiration marxisante, opposée de longue date au régime iranien, et qui a trouvé notamment refuge à Auvers-sur-Oise, près de Paris, avec sa dirigeante Maryam Radjavi.

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