France: examens annulés dans des universités

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Des centaines d’étudiants n’ont pas pu passer leurs examens universitaires lundi en France après le blocage de sites par des opposants à la réforme de l’accès à l’enseignement supérieur, alors qu’une autre université a été évacuée par les forces de l’ordre.
A Lyon (centre-est), environ 800 étudiants de l’université Lumière-Lyon 2 ont vu leurs examens annulés. Quelque 300 protestataires y avaient formé une chaîne humaine pour empêcher l’accès aux deux sites de l’université, selon la direction de la communication de l’université.
Même chose à Marseille (sud-est) où 700 étudiants ont été empêchés de passer les épreuves de sciences à l’Université Aix-Marseille. Des policiers y ont repoussé les 60 à 80 jeunes qui bloquaient l’entrée de la faculté de droit et d’économie où avaient été délocalisés les examens.
En région parisienne, plusieurs dizaines d’étudiants de Paris 8-Saint-Denis, très perturbée depuis plus d’un mois, sont venus manifester au cri de « pas de partiels sous contrôle policier » devant un centre d’examen.
Dix minutes avant le début de l’épreuve, des enseignants ont annoncé que le partiel était finalement annulé et remplacé par des « devoirs maison ».
« J’aime leur cause mais je trouve qu’ils abusent. On se déplace avec les grèves, on révise, tout ça pour rien. Certains vont redoubler. Ils nous handicapent alors qu’on ne demande rien », déplore Jade, étudiante en première année de licence.
D’autres examens avaient déjà dû être annulés la semaine dernière à la suite de blocages à Arcueil, en région parisienne, où avaient été délocalisés des partiels de l’université de Nanterre, et à Grenoble, dans le sud-est du pays.
L’université de Rennes 2 (ouest), bloquée depuis début avril, a par ailleurs été évacuée lundi par les forces de l’ordre « dans le calme et sans incident », a annoncé son président Olivier David.
La colère gronde depuis des semaines dans les universités de France, dont certaines sont « occupées » en signe de protestation contre la réforme de l’accès à l’enseignement supérieur, accusée par ses détracteurs d’instaurer une « sélection ».
Au plus fort moment de la mobilisation, quatre universités (sur 73) ont été bloquées et une dizaine de sites perturbés. Les forces de l’ordre sont déjà intervenues pour lever les blocages à Paris-1, Grenoble, Montpellier, Toulouse, Nantes ou encore Rennes.
Selon le ministère de l’Enseignement supérieur, seule restait totalement bloquée lundi l’université de Nanterre, tandis que celle de Paris-8 l’était « partiellement. Il y a aussi des blocages sur certains sites.
Actuellement, tout jeune Français ayant réussi son baccalauréat, diplôme de fin d’études secondaires, dispose d’un droit d’accès à l’université, théoriquement dans la filière qu’il veut, pour des frais d’inscriptions qui n’atteignent que quelques centaines d’euros l’an.
Mais ce que nombre de Français vénèrent comme un symbole de l’égalité est vu par les autorités comme la raison de l’actuelle saturation des universités. Près de 80% des Français ont maintenant leur « bac », grossissant ainsi les rangs des « facs », au-delà de leurs capacités.
A Lyon comme à Marseille lundi, ce sont les directions des universités qui ont décidé de ne pas maintenir les examens face au risque de « trouble à l’ordre public ».
A Marseille, après le déblocage de l’établissement, une trentaine de militants syndicalistes cheminots et dockers sont venus afficher leur soutien aux étudiants grévistes. Accueillis par une clameur, ils se sont postés en première ligne face aux policiers.

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