“Paroles d’Experts” de Faïçal Tadlaoui : dépénalisation de l’avortement, pourquoi ça bloque ?

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Invité de Paroles d’Experts, M. Chraibi Chafik, Professeur de gynécologie obstétrique pour aborder le sujet très sensible au Maroc, celui de l’avortement, après le drame qui a frappé la petite Meriem, 15 ans, en septembre dernier. L’IVG est interdite au Maroc, sauf en cas de danger pour la santé de la mère. 

Meriem 15 ans, est morte victime de viol. Un homme âgé de 25 ans l’a sexuellement exploitée. La jeune fille est morte pendant une interruption de grossesse clandestine, près de Midelt, le 6 septembre dernier. L’avortement a eu lieu au domicile de l’agresseur sexuel, majeur.  Il était présent, tout comme la mère de la victime, une faiseuse d’anges – sage-femme à l’hôpital de Midelt – et un anesthésiste.

Cette mort de l’adolescente a relancé le débat pour un assouplissement de la législation sur l’interruption volontaire de grossesse. Médecin spécialiste et activiste engagé pour la légalisation de l’IVG au Maroc, Dr Chafik Chraïbi pointe du doigt la loi et le législateur d’être responsables du drame de la petite Meriem.

Il faut agir en amont selon le professeur, qui précise que 600 à 800 avortements se déroulent chaque jour dans le royaume. Une grossesse non désirée peut arriver à tout le monde rappelle-t-il , avec toutes les conséquences dramatiques qui peuvent en découler comme les suicides, les crimes d’honneur, la prostitution, les abandons d’enfants ou… la prison.

La loi punit effectivement la femme qui avorte, de 6 mois à deux ans de prison. Les médecins qui pratiquent l’avortement risquent  jusqu’à cinq ans de prison et 10 à 20 ans en cas de décès. Malgré le risque d’être arrêtés et incarcérés, nombre de médecins pratiquent l’acte secrètement. L’activité serait même très lucrative, selon Chafik Chraïbi. Raison pour laquelle associations et organisations féministes réclament la dépénalisation de l’avortement.

Pour rappel, un avortement pratiqué dans un hôpital coûte entre 3.000 et 15.000 dirhams, un montant très élevé pour une bonne partie des Marocaines qui recourent à l’avortement traditionnel, au péril de leurs vies.

L’avortement clandestin peut entraîner des déchirures utérines, des infections graves comme le tétanos, des hémorragies, etc., et même la mort, comme ce fut le cas de Meriem.

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