France: le Conseil constitutionnel valide l’élection de Manuel Valls aux législatives

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L’ex-premier ministre, qui a remporté la première circonscription de l’Essonne à 139 voix près en juin dernier, faisait l’objet d’un recours déposé par son adversaire de la France Insoumise Farida Amrani.

Il peut pousser un grand ouf de soulagement. Alors qu’il a enchaîné les contre-performances depuis qu’il a cru bon de quitter Matignon, il y a un an, pour se lancer dans la course à la présidentielle via la primaire à gauche, Manuel Valls avait misé sur les législatives pour s’offrir un sursis politique. Mais son élection dans la première circonscription de l’Essonne par 139 voix d’avance était menacée d’invalidation après le dépôt d’un recours par son adversaire de la France insoumise, Farida Amrani. Vendredi, le Conseil constitutionnel a validé le scrutin.

En juin dernier, la mélenchoniste s’était appuyée sur le résultat serré pour crier à la fraude, et elle avait saisi les Sages dans la foulée pour obtenir l’invalidation l’élection. Jurant avoir des «preuves» de ce qu’elle avançait, elle accusait notamment l’ancien maire d’Évry de s’être appuyé sur les solides relais dont il bénéficie dans le département – où il est élu sans discontinuer depuis 2001 – pour avoir mis en place un système de triche censé lui permettre de falsifier les listes électorales et bourrer les urnes de certains bureaux.

«Soixante-six votes (…) doivent être regardés comme irrégulièrement exprimés»

Un «grief» partiellement confirmé par le Conseil constitutionnel, qui s’en explique dans le compte-rendu de sa décision. «Soixante-six votes, correspondant à des différences de signatures significatives doivent être regardés comme irrégulièrement exprimés», indiquent les Sages. «Ces suffrages irréguliers restant en nombre inférieur à l’écart de voix entre les deux candidats du second tour, cette irrégularité ne saurait conduire à l’annulation de l’élection», poursuivent-ils, réduisant l’avance de Manuel Valls de 139 à 73 voix seulement.

Dans leur communiqué, les Sages consacrent également une quinzaine de paragraphes à démonter «l’ensemble des griefs relatifs au financement de la campagne», qui «doit être écarté», de même que «les griefs relatifs à la campagne électorale» et les «griefs relatifs aux opérations de vote du second tour». «Il résulte de tout ce qui précède que les requêtes de Mme Amrani et M. Rabaté (le suppléant de la candidate France Insoumise, ndlr) doivent être rejetées», conclut le Conseil constitutionnel dans son communiqué.

Valls étrille la «stratégie politique» de Mélenchon et «ses relais locaux»

Alors que la décision des Sages était attendue ce vendredi en début d’après-midi, Manuel Valls a devancé cette annonce dans la matinée par la voix de ses avocats. Il s’est ensuite exprimé à travers un communiqué, pour affirmer qu’il n’était «pas surpris, tant il était évident que les accusations de fraude électorale (…) ne reposaient sur rien». «Je vais donc pouvoir continuer mon travail de député de la nation, au service des citoyens et des territoires de ma circonscription et du pays», se réjouit le député apparenté LREM.

«Je tire néanmoins de ce recours totalement infondé un enseignement», précise l’ancien premier ministre. «Il n’a servi quà essayer de prolonger un climat et une campagne d’une haine et d’une violences inouïes (…) pour discréditer et salir ma personne et les idées que je porte dans le débat public», juge-t-il. Il étrille enfin la «stratégie politique» de «Jean-Luc Mélenchon et de ses relais locaux», qui «repose sur la violence des mots et la disqualification des responsables publics comme des médias».

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