Espagne: décès de l’ex-dirigeant socialiste Alfredo Perez Rubalcaba

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L’ancien ministre et dirigeant socialiste espagnol Alfredo Perez Rubalcaba, qui s’est illustré dans la lutte contre l’organisation séparatiste basque ETA, est décédé vendredi à 67 ans des suites d’une attaque cérébrale, ont annoncé son parti et sa famille.

« Notre camarade Alfredo Pérez Rubalcaba vient de nous quitter », a annoncé sur son compte Twitter le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE).

Le chef du gouvernement Pedro Sanchez, qui lui avait succédé à la tête du PSOE en 2014, a salué sur Twitter un « homme d’Etat » et « une vie entière dédiée au service de son pays ».

« La fin d’ETA et de grandes avancées sociales portent sa signature », a ajouté M. Sanchez, qui avait anticipé son départ jeudi du sommet européen de Sibiu en Roumanie pour être aux côtés de la famille.

Après l’annonce du décès, M. Sanchez s’est rendu immédiatement à l’hôpital des environs de Madrid où M. Rubalcaba est mort, deux jours après avoir été hospitalisé dans un état grave.

L’ancien chef du gouvernement conservateur Mariano Rajoy a salué sur Twitter « un adversaire digne de respect et d’admiration » et l' »une des personnalités les plus importantes de l’histoire récente de l’Espagne », tandis que le palais royal a souligné son « sens aigu de l’Etat ».

Ce décès intervient en pleine campagne des élections régionales, municipales et européennes du 26 mai. Les partis Ciudadanos (libéral) et Podemos (gauche radicale) ont notamment annoncé l’annulation de leurs évènements de campagne prévus vendredi.

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Selon un porte-parole de sa famille, une chapelle ardente sera installée à la chambre des députés où il avait démontré pendant 21 ans (1993-2014) ses talents d’orateur, multipliant les réparties amusantes ou cinglantes.

Entré au PSOE en 1974, à la fin de la dictature franquiste, M. Rubalcaba avait été ministre sous Felipe Gonzalez (1982-1996), dont il fut porte-parole du gouvernement et ministre de l’Education, puis sous José Luis Rodriguez Zapatero (2004-2011).

Numéro deux du gouvernement Zapatero de 2010 à 2011, il s’est surtout illustré comme ministre de l’Intérieur pendant plus de cinq ans (2006-2011).

A ce poste, ce fin stratège s’est notamment imposé dans la lutte contre l’ETA, avec qui des conversations secrètes avaient été menées dès 2006. Peu après son départ du ministère, l’organisation séparatiste clandestine avait annoncé l’abandon de la lutte armée en octobre 2011.

« Ce que j’ai fait de plus important, c’est la fin de l’ETA », avait-il assuré lui-même, en 2017, au journal El Mundo.

Fin 2011, en pleine crise économique, il avait été candidat des socialistes aux législatives mais avait subi une lourde défaite face à M. Rajoy. Puis il avait abandonné la tête du PSOE et la politique après sa déroute aux élections européennes de 2014.

Docteur en chimie, il avait retrouvé son poste de professeur à l’Université Complutense de Madrid, où il exerçait encore le jour de son attaque cérébrale, selon la presse.

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