Accord de cessez-le-feu à Gaza après deux jours d’affrontements

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Un fragile accord de cessez-le-feu est entré en vigueur jeudi matin dans la bande de Gaza après deux jours de combats entre les forces israéliennes et le Jihad islamique ayant fait plus d’une trentaine de morts dans l’enclave palestinienne.  

Ce cessez-le-feu est intervenu peu après une frappe israélienne qui a tué huit membres d’une même famille palestinienne, dont cinq enfants, dans le sud de la bande de Gaza, selon les autorités locales.

Les combats entre les deux camps avaient éclaté mardi à l’aube après l’assassinat ciblé par Israël d’un chef du Jihad islamique dans l’enclave, contrôlé par un autre mouvement islamiste, le Hamas.

 

Lire aussi: Raids israéliens sur la bande de Gaza: 22 Palestiniens tués en deux jours, l’escalade se poursuit

 

Pour tenter de freiner cette nouvelle spirale de violence, l’émissaire de l’ONU pour le Moyen-Orient, Nickolay Mladenov, s’est rendu mercredi au Caire pour mener avec les Egyptiens –qui bénéficient d’une forte influence sur Gaza et de relations officielles avec Israël– une médiation en vue d’une « désescalade urgente ».

« Les prochaines heures et les prochains jours seront cruciaux. TOUT LE MONDE doit afficher le maximum de retenue et agir en vue d’empêcher un bain de sang. Le Moyen-Orient n’a pas besoin d’autres guerres », a tweeté jeudi matin M. Mladenov.

Toute une famille décimée

Un accord de cessez-le-feu est entré en vigueur à 05H30 locales (03H30 GMT) dans la bande de Gaza, ont indiqué à l’AFP une source égyptienne au fait de la médiation et un haut responsable du Jihad islamique.

Cet « accord de cessez-le-feu intervient à la suite des efforts de l’Egypte » et a reçu l’aval « des factions palestiniennes incluant le Jihad islamique », a indiqué le haut responsable égyptien.

Selon lui, l’accord stipule que les factions palestiniennes doivent aussi s’assurer de « maintenir la paix » lors des manifestations qui ont lieu depuis mars 2018 près de la frontière avec Israël contre le blocus israélien sur Gaza et pour le retour des réfugiés palestiniens sur leurs terres.

De son côté, Israël doit aussi arrêter ses frappes et « s’assurer d’un cessez-le-feu » lors de ces manifestations de la « marche du retour » qui ont fait plus de 300 morts et des milliers de blessés dans la bande de Gaza, selon cette source.

Une source au sein du Jihad islamique a confirmé l’accord à l’AFP. Peu après son entrée en vigueur, des sirènes d’alerte ont retenti dans trois villages israéliens bordant Gaza et au moins une roquette a été tirée depuis l’enclave.

A Gaza, des habitants ont salué ce cessez-le-feu qui reste néanmoins fragile. « La vie était horrible ces derniers jours, les gens avaient peur et craignaient une guerre mais grâce aux efforts c’est le retour au calme », note Mohamed Kurd, un Gazaoui.

Peu avant l’entrée en vigueur du cessez-le feu, huit membres de la famille palestinienne ont été tués dans une frappe israélienne visant des éléments du Jihad islamique, selon les autorités locales.

 

Lire aussi: Israël tue un haut commandant palestinien à Gaza, tirs de roquettes en réponse

 

« Six citoyens de la famille Abou Malhous, incluant trois enfants et deux femmes, ont été tués dans une frappe israélienne sur leur maison familiale à Deir al-Balah dans le sud de la bande de Gaza », a indiqué dans la nuit le ministère de la Santé dans l’enclave.

Au matin, les corps de deux autres enfants ont été retrouvés dans les décombres, selon la même source.

Ces décès portent ainsi à 34 le nombre de morts à Gaza dans des frappes israéliennes visant depuis mardi non pas le Hamas, mais le Jihad islamique.

Sirènes d’alerte

Après la mort mardi, lors d’une opération ciblée, de Baha Abou al-Ata, un haut commandant du Jihad islamique tenu responsable par Israël d’une série d’attaques récentes contre l’Etat hébreu, ce groupe armé a lancé plus de 360 roquettes vers le territoire israélien selon l’armée.

Cette dernière a de son côté multiplié les frappes aériennes contre les positions de ce groupe islamiste armé dans la bande de Gaza, où vivent environ deux millions de Palestiniens.

Dans les régions israéliennes à proximité de Gaza, une roquette a endommagé une maison, une autre une usine, et une autre encore est tombée sur une autoroute.

Cet accès de violences est le plus meurtrier depuis des heurts entre soldats israéliens et Palestiniens ayant fait environ une soixantaine de morts le 14 mai 2018 à Gaza, jour de l’inauguration à Jérusalem de l’ambassade américaine.

Cette décision avait entériné la reconnaissance par les Etats-Unis de cette ville contestée comme capitale d’Israël.

Contrairement au Jihad islamique, le Hamas avait approuvé il y a plusieurs mois une trêve avec Israël négociée par l’entremise de l’ONU, l’Egypte et du Qatar, prévoyant notamment l’entrée mensuelle de millions de dollars en aide pour l’enclave palestinienne, où le taux de chômage avoisine les 50%.

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