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« Miss France » et le droit du travail: La justice se prononcera le 6 janvier
Publié leLa société Miss France impose-t-elle des clauses discriminatoires aux jeunes femmes qui souhaiteraient postuler au concours de beauté ? La justice se prononcera le 6 janvier sur cette question, soulevée une nouvelle fois vendredi devant le conseil de prud’hommes de Bobigny par une association féministe.
Les militantes d' »Osez le féminisme » ont entamé en octobre 2021 une procédure en justice, sous l’angle du droit du travail, contre l’élection de Miss France, qu’elles estiment « sexiste ».
Après une première audience en juin, qui n’a débouché sur aucune décision car les conseillers prud’homaux n’avaient pu se mettre d’accord, les arguments des deux parties ont à nouveau été exposés vendredi lors d’une « audience de départage » (présidée par un magistrat).
« Osez le féminisme » soutient que les critères de participation à ce spectacle – diffusé cette année le 17 décembre sur TF1 – sont discriminatoires au regard du droit du travail, car ils imposent aux candidates de mesurer au moins 1,70 m et d’être « représentatives de la beauté ».
L’association conteste en outre la nature du lien juridique entre les organisateurs et les candidates: depuis l’an dernier, celles-ci signent un contrat de travail avec la production du spectacle, en tant que « mannequins ».
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Les militantes estiment que ce contrat devrait commencer non pas trois jours avant l’élection, mais dès les sélections régionales.
Devant les juges, la présidente de la Société Miss France, Alexia Laroche-Joubert, a soutenu que cette question ne relevait pas de ses compétences car elle n’était chargée que de l’élection nationale.
Elle a par ailleurs justifié le critère de taille imposé aux candidates par le fait qu’elles doivent porter des « robes de créateurs » pas conçues pour des petites tailles.
Après l’audience, Mme Laroche-Joubert a réfuté devant les journalistes que l’élection de Miss France puisse être qualifiée de « sexiste ». Il n’est ainsi plus exigé des candidates qu’elles soient célibataires et sans enfant, car « c’est leur vie personnelle », a-t-elle souligné.
Celles qui critiquent le concours « veulent faire parler d’elles », a-t-elle fustigé. « Elles n’ont pas à régir la morale. Quand on pense pouvoir décider pour les femmes, je trouve ça inadmissible, j’appelle ça de la censure », a-t-elle ajouté.
Pour Fabienne El Khoury, l’une des porte-parole d' »Osez le féminisme », il faut au contraire « ouvrir un débat » sur l’élection de Miss France. « Est-ce qu’en 2022 on peut encore mettre en concurrence des femmes sur des critères sexistes, sur des diktats et injonctions irréalistes? La société n’a plus envie de ça, ça devient ringard », a-t-elle dit à l’AFP.
La directrice sortante de la société Miss France, Sylvie Tellier a pour sa part jugé vendredi une nouvelle fois la maternité « incompatible avec l’agenda d’une Miss France », lors d’une conférence de presse de la société Miss France à Paris.
Les règles du concours ont toutefois évolué sous la houlette de Mme Laroche-Joubert, le concours étant désormais ouvert aux femmes de plus de 18 ans, sans limite d’âge maximum, y compris celles mariées et/ou avec enfants. Les tatouages visibles sont aussi désormais autorisés.
Le concours de beauté a accueilli pour la première fois cette année une candidate transgenre en Ile-de-France et une jeune maman mariée en Alsace. Aucune n’a été retenue pour l’élection finale, qui se tiendra à Châteauroux.
Sur les 30 prétendantes au titre, trois sont âgées de 26 ans, âge le plus élevé de l’histoire du concours de beauté.