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Médecine: une formation en 6 ans au lieu de 7, ce qu’en pense un expert
Publié leÀ ce rythme le Maroc n’atteindra pas ses objectifs pour améliorer son système de santé à l’horizon 2035. L’aveu vient du ministre de l’Enseignement supérieur, Abdellatif Miraoui, annonçant la possible révision de la durée de la formation des médecins dans les pays à six ans au lieu de sept.
«Le rythme de formation des cadres médicaux tel qu’il est actuellement ne permettra pas à notre pays d’atteindre les objectifs», fixé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) à l’horizon 2025, allant de pair avec ceux du nouveau modèle de développement pour l’année 2035, indique une circulaire du ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, adressée aux présidents des universités.
Ainsi et afin «d’augmenter le nombre de diplômés et de renforcer les capacités médicales nationales», «le gouvernement envisage la possibilité de réviser la durée de formation en médecine de sept (7) ans à six (6) ans, et d’augmenter le nombre de places pédagogiques ouvertes aux étudiants dans chacune des facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire», lit-on dans le document dont nous détonons une copie. «Les moyens matériels et humains nécessaires» suivront pour cette réforme, souligne le ministère.
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Contacté par nos soins, Tayeb Hamdi médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé estime que «la réforme de la formation des médecins est une nécessité à l’heure actuelle (…) mais elle ne passe uniquement par une vision quantitative». «La Maroc a une expérience de plus d’un demi-siècle en formation médicale (…) se dire après tant d’années que la formation pouvait être raccourcie laisse entendre que nous perdons depuis tant d’années un temps précieux», poursuit notre interlocuteur.
Au Maroc nous avons un déficit de plus de 32.000 médecins, souligne Dr Hamdi également vice-président de la fédération Nationale de la santé (FNS). «Aujourd’hui certes nous ne formons pas assez, mais ceux que nous formons finissent par quitter le Maroc et c’est là où l’État doit agir et trouver des solutions (…) quand bien même nous formions le double de médecins demain, ils finiront par partir et nous n’aurons alors rien gagné», estime le médecin.
«Une vision plus globale doit être déclinée par le gouvernement, prenant tout d’abord en considération les conditions de travail des médecins. Si celles-ci sont revues alors nous pourrons garder nos futurs médecins et même voir revenir ceux partis il y a des années», espère Dr Hamdi.