Le journaliste Omar Radi répond aux accusations « d’espionnage »

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Le journaliste marocain Omar Radi, en détention préventive depuis près d’un an, a réfuté mardi devant le juge les accusations d’espionnage qui le visent, notamment en lien avec un Britannique présenté par la police marocaine comme un « agent de renseignement ».

Le journaliste de 34 ans, au ton critique, est accusé d' »atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat » et d’avoir reçu des « financements étrangers » en lien avec « des services de renseignement ».

Le juge de la Cour d’appel de Casablanca a interrogé le reporter sur son rapport avec un Britannique, Clive Newell, présenté par la police judiciaire comme un « officier de renseignement ».

M. Radi affirme lui qu’il a eu affaire à M. Newell en sa qualité de « responsable » de cabinet du conseil économique G3, pour lequel le journaliste avait réalisé « une étude sur une société marocaine à des fins d’investissement ».

« La société G3 a comme clients des institutions publiques comme le ministère de l’Economie ou l’Office chérifien des phosphates », a indiqué Omar Radi, insistant que ce travail était « normal pour un journaliste spécialisé en économie ».

 

Lire aussi: Le journaliste Omar Radi réaffirme devant le juge « son innocence »

 

Le reporter est également accusé d' »intelligence » avec un Belge, Arnaud Simons, avec qui il a eu des contacts en tant que « journaliste lorsqu’il travaillait à l’ambassade des Pays-Bas à Rabat ».

Le parquet avait précédemment mis en doute l’identité de M. Simons, affirmant qu’il s’agissait d’un « nom d’emprunt ».

M. Simons a réitéré sa « pleine disponibilité à témoigner dans le cadre du procès » dans une lettre ouverte publiée mardi. La justice marocaine a déjà rejeté la demande de la défense de l’auditionner.

M. Radi est également poursuivi pour « viol ». Lui parle « de relations librement consenties » quand la plaignante affirme qu’elle n’était pas consentante, réfutant « toute instrumentalisation politique » de son affaire.

 

Lire aussi: La défense du journaliste Omar Radi pointe les « irrégularités » de l’affaire

 

L’enquête pour « espionnage » a été ouverte fin juin 2020 après la publication d’un rapport d’Amnesty International affirmant que le téléphone de M. Radi était espionné par les autorités marocaines via un logiciel de piratage. Rabat a toujours démenti, dénonçant une « campagne internationale de diffamation ».

Parallèlement, le procès d’un autre journaliste, Soulaimane Raissouni, en grève de la faim depuis 90 jours, se poursuit, en son absence. En détention préventive depuis plus d’un an, il est poursuivi pour « agression sexuelle ». Une accusation qu’il conteste lui aussi.

Au Maroc et à l’international, des défenseurs des droits humains, des intellectuels et des politiques réclament que les deux journalistes soient jugés en état de liberté.

Face aux critiques, les autorités marocaines mettent en avant l’indépendance de la justice et la conformité des procédures.

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