L’UE débloque 7 milliards d’euros pour accompagner ses voisins du Sud, dont le Maroc
Publié lePour relancer et renforcer le partenariat stratégique entre l’Union européenne et ses partenaires du voisinage méridional, la Commission européenne et le haut représentant viennent d’adopter un nouvel Agenda ambitieux pour la Méditerranée. Le Maroc, en tant que partenaire stratégique de l’Europe, aura la part belle dans ce nouvel agenda avec 7 projets dédiés.
Ce nouvel agenda repose sur la conviction prônée par l’UE que « c’est en travaillant ensemble et dans un esprit de partenariat que les défis communs actuels peuvent être transformés en des opportunités à saisir, dans le respect mutuel ».
Il comprend ainsi un plan d’investissement économique visant à stimuler la reprise socio-économique à long terme dans les pays du voisinage méridional.
En tout, un budget pouvant atteindre 7 milliards d’euros sur 7 ans (2021-2027) sera consacré à plusieurs projets dans la région avec un effet de levier de 30 milliards d’euros.
Le plan économique et d’investissement pour le voisinage méridional comprendra des initiatives phares dans des secteurs prioritaires, dont le développement humain et la bonne gouvernance, le développement économique, l’énergie, l’environnement, le changement climatique, la migration et la mobilité, en vue de renforcer la résilience et la prospérité, de tirer parti de la transition numérique et d’augmenter les échanges commerciaux et l’investissement pour soutenir la compétitivité et la croissance inclusive.
«Il s’agit d’un nouveau point de départ dans nos relations avec nos partenaires du Sud, basé sur des intérêts et des défis communs, et développé en partenariat avec nos voisins », a précisé le Commissaire européen au voisinage Olivér Várhelyi, lors d’une conférence de presse.
Le Maroc, partenaire stratégie de l’Europe, a la part belle dans ce plan d’investissement avec 7 projets dédiés, en plus des projets régionaux et multinationaux. Il s’agit notamment de :
- Soutien de la réforme marocaine de l’enseignement supérieur afin de moderniser ce secteur et de le rendre plus adapté au marché du travail.
- Contribution au plan de relance économique du Maroc en cofinançant des investissements financés dans le cadre du Fonds pour les investissements stratégiques mis en place par le roi Mohamed VI. Le Fonds européen pour le développement durable Plus (FEDD+) sera mobilisé, de même que des ressources provenant d’autres institutions financières européennes, afin de contribuer aux opérations financées au titre du Fonds pour les investissements stratégiques.
- Accompagnement du royaume, dans le cadre du Partenariat vers UE-Maroc, pour accélérer la transition vers une économie circulaire, à faibles émissions, inclusive et résiliente, y compris par des mesures visant à renforcer l’économie circulaire, à stimuler la transition énergétique, à soutenir les investissements durables (notamment pour l’adaptation) et à améliorer la gestion et le traitement des déchets et de l’eau/des eaux usées.
- Renforcement du soutien européen au déploiement d’un système de protection sociale moderne et juste en vue d’améliorer la résilience des personnes les plus vulnérables.
- Aide du royaume, dans le cadre du partenariat numérique UE-Maroc, à devenir membre associé du programme de recherche « Horizon Europe ». Parallèlement au financement par l’UE des infrastructures numériques et au renforcement de leur fiabilité, de leurs capacités et de leur sécurité, l’UE soutiendra l’écosystème numérique/d’innovation.
- Élargissement du soutien européen aux efforts déployés par le Maroc pour atteindre ses objectifs ambitieux en matière d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique, en prenant également en compte l’utilisation de l’eau et l’utilisation efficace des ressources. L’UE continuera de soutenir les infrastructures d’énergies renouvelables, notamment par l’intermédiaire du FEDD+, et de renforcer sa coopération technique et financière en vue d’accélérer la production d’hydrogène vert.
- Contribution à l’initiative « Génération Green » du Maroc, une politique sociale et économique dédiée aux zones rurales. Elle soutiendra les efforts visant à stimuler la productivité et la compétitivité du secteur agricole.
Pour rappel, le partenariat euro-méditerranéen a été lancé en 1995 à la suite de la Déclaration de Barcelone dans le but de créer un espace de paix, de prospérité partagée et d’échanges culturels et humains. 25 ans plus tard, la région méditerranéenne se trouve face à un certain nombre de défis en matière de gouvernance, de climat socio-économique, d’environnement et de sécurité, qui sont aggravés par la pandémie de Covid-19, d’où la nécessité d’élaborer un nouveau programme.