L’accord frontalier est une « reconnaissance » d’Israël par le Liban, selon Lapid
Publié leL’accord frontalier entre le Liban et Israël, deux voisins techniquement en état de guerre, constitue une « reconnaissance » de fait de l’Etat hébreu par Beyrouth, a affirmé jeudi le Premier ministre israélien Yaïr Lapid.
« Il s’agit d’un accomplissement politique, ce n’est pas tous les jours qu’un Etat ennemi reconnaît l’Etat d’Israël dans un accord écrit et ce, devant l’ensemble de la communauté internationale », a déclaré M. Lapid au début d’un Conseil spécial des ministres qui doit officiellement entériner l’accord.
« L’Etat d’Israël a gagné aujourd’hui en termes de sécurité, d’économie, de diplomatie et d’énergie », a ajouté M. Lapid, actuellement en campagne pour les législatives du 1er novembre.
En vertu de l’accord sur la frontière maritime négocié par les Etats-Unis avec l’appui de la France, le champ gazier offshore de Karish se situe entièrement dans les eaux israéliennes en Méditerranée orientale.
Le Liban pour sa part aura tous les droits d’exploration et d’exploitation du champ de Cana, situé plus au nord-est, dont une partie dans les eaux territoriales d’Israël. Mais « Israël sera rémunéré » par la firme exploitant Cana « pour ses droits sur d’éventuels gisements », selon le texte, M. Lapid chiffrant la part israélienne à environ 17%.
Avant même la signature de l’accord par les deux pays, prévu jeudi, le groupe énergétique Energean a lancé, mercredi, la production au gisement de Karish avec le projet d’y porter rapidement la production annuelle à 6,5 milliards de m3 de gaz naturel, puis à terme à 8 milliards de m3.
Ce gaz permettra, selon les autorités israéliennes, de réduire le coût de l’énergie au pays mais aussi de doper les exportations vers l’Europe, qui cherche à diversifier ses approvisionnements dans la foulée de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.