Tandis qu’EL Pais salue les efforts du pays, El Mundo s’intéresse au fil d’une dizaine…
La Russie expulse le correspondant du quotidien espagnol El Mundo
Publié leLe correspondant en Russie du journal El Mundo a été expulsé après s’être vu refuser le renouvellement de son visa par les autorités, a annoncé jeudi le quotidien espagnol, qui dénonce une atteinte à la liberté de la presse.
Xavier Colás, en poste depuis douze ans à Moscou, « a été obligé de quitter le pays en 24 heures » mercredi faute d’avoir obtenu ce document, « indispensable » pour travailler en Russie, explique le quotidien madrilène.
Cette décision lui a été notifiée par un fonctionnaire, qui l’a menacé de « problèmes » s’il ne partait pas avant l’expiration de son visa de travail, détaille le quotidien, qui relate cette expulsion sur deux pages dans son édition de jeudi.
#Russie : expulsion de @xaviercolas, correspondant d’@elmundoes à Moscou depuis 12 ans. Victime de menaces policières, il a dû quitter le pays en 24h après refus du renouvellement de son visa. RSF dénonce les pressions contre les journalistes étrangers 👇https://t.co/p7NGoXxoQS pic.twitter.com/7b3PMNXS1h
— RSF (@RSF_inter) March 21, 2024
Selon El Mundo, Xavier Colás avait reçu ces derniers mois la visite à son domicile de policiers, qui lui avaient demandé de « cesser de couvrir les manifestations des épouses de militaires russes », « l’un des rares signes visibles de mécontentement à l’égard de la guerre » en Ukraine.
« Le refus de renouveler le visa d’un journaliste est l’un des outils habituels » pour « porter atteinte à la liberté d’expression », écrit le quotidien, qui dénonce les « menaces » et « pressions » dont sont victimes les journalistes dans ce pays.
Dans un message posté sur le réseau social X (anciennement Twitter), Xavier Colás – qui vient de publier un livre baptisé « Poutinistan », relatant ses douze années passées en Russie – a assuré, de son côté, n’avoir « aucun regret ».
« J’ai simplement fait mon travail: j’ai raconté ce qui se passe, j’ai parlé aux gens qui souffrent à cause de cela et j’ai expliqué qui est responsable de ce qui se passe », assure-t-il.
Les autorités russes, qui répriment toute forme de critique envers la ligne officielle, ont adopté depuis le début de l’invasion de l’Ukraine des mesures de plus en plus restrictives à l’égard des journalistes occidentaux, leur imposant, par exemple, un renouvellement de visa tous les trois mois.
Plusieurs reporters étrangers ont été contraints de quitter le pays par les autorités ou ont subi des intimidations. Le journaliste américain Evan Gershkovich est, lui, incarcéré depuis près d’un an pour des accusations d’espionnage que rejettent l’intéressé, ses proches, son employeur (le Wall Street Journal) et les Etats-Unis.