La livre sterling rebondit après son plus bas historique

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La livre sterling rebondissait mardi face au dollar, après avoir plongé lundi à son plus bas historique en réaction à un plan de dépenses massif du gouvernement conservateur de Liz Truss, déjà mise en difficultés sur sa politique économique.

La devise britannique gagnait 1,16% à 1,0813 dollar mardi vers 07H35 GMT, après être montée à 1,0833 dollar pour une livre un peu plus tôt. La devise avait établi un nouveau record absolu de faiblesse dans la nuit de dimanche à lundi, en plongeant jusqu’à 1,0350 dollar.

Le rebond de la devise britannique survient face à un billet vert globalement en recul, perdant notamment 0,56% face à l’euro.

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La veille, la Banque d’Angleterre (BoE) comme le Trésor britannique s’étaient aussi efforcés de rassurer le marché, inquiet d’un dérapage des dépenses publiques. L’institut monétaire avait ainsi publié un communiqué en fin de journée disant « suivre de près » l’évolution de la situation.

Mais la banque centrale avait indiqué qu’elle n’agirait pas avant sa prochaine réunion prévue en novembre et la monnaie britannique, après avoir repris des couleurs dans la journée sur des rumeurs de réunion d’urgence de la BoE, était repartie à la baisse.

« La résistance à une hausse d’urgence des taux (par la BoE) a déclenché une nouvelle vente de livres sterling, mais l’ambiance était légèrement moins frénétique », selon les analystes de Sucden Financial.

« La livre sterling réussissait à regagner du terrain mardi avec une reprise très timide de l’appétit pour le risque qui aidait à freiner les nouvelles ventes » de la monnaie britanniques, ont-ils poursuivi.

La devise reste cependant sous son niveau maximum atteint lors du rebond de la veille d’une livre pour 1,0912 dollar.

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« Une hausse des taux de plus de 150 points de base (1,50 point de pourcentage, ndlr) est actuellement anticipée pour la prochaine réunion » de la Banque d’Angleterre, a estimé Esther Reichelt, analyste chez Commerzbank, tout en se demandant si cela suffirait à rassurer.

Le communiqué de la banque centrale « ne devrait pas calmer ceux qui avaient déjà mis en doute la détermination de la BoE à lutter contre l’inflation avant même ces événements », a-t-elle ajouté.

– Situation critique –

Les marchés s’inquiètent d’un plan d’aides aux factures à l’énergie et de baisses d’impôts évalué par les économistes à un montant se situant entre 100 et 200 milliards de livres, dont le financement reste flou et dont l’impact sur l’économie du Royaume-Uni n’est pas précisément étudié.

Le Trésor britannique s’est voulu rassurant dans un communiqué lundi en assurant que l’organisme public de prévisions budgétaires allait publier une évaluation « cette année ».

Face à la situation critique de l’économie britannique, la Banque d’Angleterre avait relevé son taux de 0,50 point de pourcentage à 2,25% jeudi dernier.

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Alors que l’inflation atteint 9,9% sur un an au Royaume-Uni, la plus élevée du G7, l’institution monétaire a aussi estimé que le Royaume-Uni était entré en récession pendant le troisième trimestre.

Les inquiétudes des investisseurs pèsent aussi sur le taux d’emprunt à dix ans du Royaume-Uni, monté à 4,25% en cours de séance lundi, une première depuis février 2010. Ils se sont un peu calmés mardi matin et évoluaient à 4,06 vers 07H35 GMT.

Ces incertitudes se répercutent sur le marché des prêts immobiliers, des institutions comme Halifax, Virgin Money ou Skipton ayant confirmé à l’AFP avoir suspendu temporairement la vente de tout ou partie de ce type de produits pour les nouveaux clients, le temps de réévaluer leur gamme de prix.

Pendant que le gouvernement conservateur britannique de Liz Truss est à la peine, sa politique étant désavouée à la fois par les marchés et les sondages, le Labour commence à croire à un retour au pouvoir, son chef Keir Starmer mardi ses rivaux d’avoir « perdu le contrôle de l’économie britannique ».

Le dirigeant du parti travailliste de 60 ans doit présenter mardi son « plan pour une prospérité verte », qui vise à soutenir la croissance et lutter contre le réchauffement climatique, au cours du congrès annuel du principal parti d’opposition.

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