La liberté de culte, « un atout du soft power » marocain selon Le Monde

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Photo de la cathédrale de Rabat. ©AFP

Dans un article dédié exclusivement à l’effervescence des églises et des temples au Maroc, le journal Le Monde estime que la liberté de culte consacrée par la constitution de 2011 constitue l’un des piliers du « soft power » marocain à l’étranger, « en Europe comme en Afrique ».

« Née dans le sillage des garnisons du protectorat français, l’Eglise protestante au Maroc paraissait vouée à une disparition inexorable après l’indépendance du pays et le départ des Français », constate le quotidien français, soulignant que l’afflux des étudiants et des migrants africains aura inversé la tendance ».

Actuellement, poursuit la même source, le pays compte treize paroisses, affiliées à l’EEAM (Église Évangélique Au Maroc, ndlr), officiellement reconnues par les autorités.

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« L’Eglise catholique a connu la même résurgence en  « s’africanisant », souligne le cardinal Cristobal Lopez Romero, archevêque de Rabat. Aujourd’hui, il y aurait dans le pays trente mille catholiques, dont quatre mille à cinq mille pratiquants chaque dimanche. Ils étaient seulement quelques centaines il y a vingt ans », précise-t-il dans une déclaration au même journal, qui relève qu’il s’agit d’une communauté encadrée par trente-six prêtres, dont un tiers sont africains.

Et Le Monde de faire remarquer qu’après « des années de tâtonnements parfois conflictuels s’est ainsi forgé un compromis chrétien au Maroc, citant « un familier du dossier ».

« Etat ouvert »

« Le royaume y a conforté sa réputation d’Etat +ouvert+ et respectueux de la +liberté de culte+, un des atouts de son soft power à l’étranger, en Europe comme en Afrique », fait valoir Le Monde dans son édition du weekend dernier.

« Quant aux Eglises officielles, elles ont gagné en tranquillité, après avoir présenté les garanties requises pour parer à tout procès en prosélytisme », affirme-t-on.

Le quotidien fondé en 1944 par Hubert Beuve-Méry estime par ailleurs que « le Maroc a, jusque-là, plutôt bien manœuvré, si on le compare aux autres pays maghrébins, comme la Tunisie, marquée, en 2023, par un déchaînement de violences contre les migrants subsahariens ».

« Le spectacle d’églises et de temples revivifiés dans les principales villes du Maroc, emplis de fidèles et résonnant de cantiques, tranche avec l’état de décrépitude qui caractérisait la scène chrétienne locale jusqu’à la fin des années 1980 ».

Cadre minimal

« Face à ce foisonnement du paysage chrétien au Maroc, les Eglises « officielles » protestante et catholique s’inquiètent d’un emballement incontrôlable – en particulier le risque d’un repli identitaire et fondamentaliste. Elles ont donc décidé d’agir de concert pour poser un cadre minimal », fait savoir le même média, relevant que c’est dans ce contexte qu’a été fondé, en 2012, à Rabat, l’Institut Al-Mowafaqa (« l’accord »), un centre de formation théologique chrétien.

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« L’initiative, soutenue par les autorités, est unique en pays musulman. Elle prépare à une licence de théologie en liaison avec l’Institut catholique de Paris et la Faculté de théologie protestante de l’université de Strasbourg. Ainsi se forme sur le territoire marocain une partie du personnel religieux destiné à encadrer une demande en plein essor », met en avant Le Monde.

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