Iran: le gouvernement opposé au blocage de Telegram
Publié leLe gouvernement iranien n' »approuve pas » le blocage de la messagerie Telegram imposé en Iran par une récente décision de justice, indique samedi le compte Instagram du président Hassan Rohani. « Le blocage et le filtrage récents de Telegramn’ont pas été mis en oeuvre par le gouvernement, et le gouvernement ne les approuve pas », peut-on y lire.
Ces propos donnent une nouvelle illustration des divergences entre dirigeants iraniens vis-à-vis du contrôle d’internet, question sur laquelle le gouvernement prône une politique de relative ouverture, décriée par les ultraconservateurs, qui dominent les services de sécurité et l’Autorité judiciaire.
Modéré, M. Rohani a été élu en 2013 et réélu pour un second mandat en mai 2017. Depuis 2013, le gouvernement s’emploie « à créer un cyberespace sûr, et non pas sécuritaire », ajoute le compte Instagram de M. Rohani.
La justice iranienne a ordonné lundi à tous les fournisseurs d’accès à internet et aux opérateurs téléphoniques de « bloquer totalement » l’accès à Telegram, messagerie cryptée à laquelleTéhéran reproche entre autres d’héberger des groupes d’oppositions armés ou violents et de ne pas coopérer avec les autorités en matière de lutte antiterroriste.
Telegram, qui revendique 40 millions d’utilisateurs en Iran, soit environ un habitant sur deux, est le réseau social le plus populaire du pays, où Facebook et Twitter sont également bloqués, mais accessibles à l’aide d’un VPN (réseau privé virtuel, logiciel permettant de contourner la censure).
La justice a ordonné que l’accès à Telegram ne soit pas possible avec un VPN. Le réseau avait déjà été rendu brièvement totalement inaccessible lors de la vague de contestation qui a touché plusieurs dizaines de villes iraniennes autour du Nouvel An.
Tout en jugeant que le non respect de la décision de justice visant Telegram serait « contraire à la démocratie », le message présidentiel sur Instagram juge que « si au plus haut nouveau du système, une décision a été prise pour restreindre ou bloquer les communications entre les gens […] le peuple doit être informé de cette affaire ».
Numéro un de la République islamique, l’ayatollah Ali Khamenei, guide suprême, avait annoncé en avril la fermeture de son compte Telegram, estimant qu’il en allait de la préservation de « l’intérêt national ». Le même jour était publié une directive interdisant à tous les organes de l’État d’utiliser des applications de messagerie étrangères pour leur communication extérieure. Khamenei communiqué désormais sur des réseaux de messagerie iraniens, mais aussi sur Twitter.