Interview. Richard Blair, fils de George Orwell: « Marrakech a inspiré mon père »

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Peu de Marocains le savent, mais le célèbre écrivain britannique George Orwell (Eric Blair de son vrai nom) a vécu quelques mois au Maroc. Il avait posé ses valises précisément à Marrakech en 1938 pour se remettre d’une tuberculose qui le terrassait en Espagne. Il y était resté environ six mois jusqu’en 1939 pour profiter du soleil et rédiger son roman « Coming up for air » (Un peu d’air frais) qui préfigurait « 1984 », son opus dystopique de référence.

Son unique fils, Richard Blair, a accepté de s’exprimer pour la première fois sur le bref séjour de son père au Maroc en accordant une interview exclusive à H24Info. Entretien.

Qu’avez vous gardé du séjour de votre père au Maroc ? Avez-vous des photos ou des écrits inédits qu’il a laissés sur cette période ?

Je n’ai pas de photos personnelles du séjour de mon père à Marrakech, ni de déclarations inédites. Le seul objet tangible que j’ai est le grand plateau en cuivre qu’il a acheté. Mon fils à Perth W. Australia possède encore cet objet.

Photo d'Orwell au Maroc, où il demeura entre septembre 1938 et mars 1939
Photo d’Orwell au Maroc, où il demeura entre septembre 1938 et mars 1939

Dans son essai « Marrakech », Orwell dénonce le protectorat français au Maroc, qu’il trouvait très présent à cette époque. Que pouvez-vous nous dire sur ce livre peu connu ?

Il a écrit cet essai en décembre 1939 pour réfléchir sur l’oppression coloniale, en l’occurrence la façon dont les Français traitaient le peuple marocain et les habitants de Marrakech en particulier, en gardant à l’esprit comment les Anglais traitaient les Birmans lorsqu’il était policier. Il a beaucoup de sympathie pour la population locale et trouve de nombreux artisans vivant dans une dignité sereine malgré les circonstances très difficiles, gagnant ce qu’ils peuvent.

Il n’a pas pleinement profité de son séjour qui ne l’avait pas vraiment aidé à surmonter sa tuberculose et était souvent malade. Eileen, sa femme, en a probablement profité davantage, elle qui décrit le cyclisme à Marrakech avec un vélo japonais rouge.

 Avez-vous plus d’informations sur son passage à Casablanca ?

Autant que je sache, lui et sa femme Eileen ont atterri à Casablanca et ont immédiatement pris le train pour Marrakech et n’y sont pas revenus.

Vous avez récemment visité Marrakech. Que retenz-vous de ce voyage ? La ville vous a-t-elle rappelé un peu votre père ?

Ma femme et moi, ainsi que quatre autres personnes, avons passé une semaine à Marrakech à visiter les endroits où Orwell a séjourné ou s’est rendu en vue de faire venir un groupe (18) de membres de la Orwell Society pour leur faire découvrir les endroits où mon père était resté. Je suis heureux de vous dire que c’était un séjour très réussi et nous avons hâte de revenir la première semaine de novembre avec le premier groupe de membres.

Je suppose que sa description de la ville était tout à fait ce à quoi je m’attendais, sauf qu’elle est beaucoup plus moderne et sophistiquée, mais elle a toujours le charme du vieux monde avec ses petites rues et des boutiques où l’on peut se perdre un moment. Je pense qu’il l’aurait reconnu tout de suite.

Richard Blair à Marrakech
Richard Blair à Marrakech

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