Interdite au Maroc, France 24 crie à la censure, les autorités démentent
Publié leLa chaîne France 24 aurait été interdite d’exercer au Maroc. Le ministère de la Communication et les responsables de la chaîne donnent chacun leur version des faits.
Selon le ministère de la Communication, l’interdiction n’a pas concerné, en soi, la chaîne France 24 qui a toujours un correspondant francophone accrédité en la personne du journaliste Jean-Marie Lemaire. L’interdiction a visé particulièrement et de manière orale un prestataire en charge de la production de l’émission en arabe « Hadith Al Aouassim » (Le débat des capitales).
Les motifs avancés par le ministère: la boîte de production ne dispose pas d’autorisation de tournage qui mentionne le sujet, la date, le lieu et l’animateur de l’émission. La situation juridique de la boîte de production ne l’autorise donc pas à sous-traiter des émissions pour le compte de France 24. Le ministère a aussi trouvé des failles dans le contrat liant un correspondant à Rabat à la chaîne française.
Joint par téléphone, un responsable de France 24 souligne ce ne sont là que des prétextes pour interdire tout bonnement l’émission « Hadith Al Aouassim ». « Le correspondant de Rabat a déposé sa demande d’accréditation en janvier. Demande qui a été signée par le ministre de la Culture et de la communication par intérim, Bassima Hakaoui à l’époque.
On ne comprend pas pourquoi, on nous ressort à chaque fois cette question d’accréditation. Ce samedi-même, notre correspondant à Rabat s’est fait signifié oralement cette interdiction », déplore-t-on au niveau de France 24.
La même source a fait état de son étonnement face à la suspension vendredi à Rabat du tournage de l’émission « Hadith al Aouassim ». « Ceci alors que l’émission est produite au Maroc depuis quatre ans, dans les mêmes conditions et dans plusieurs endroits».
«Le studio du prestataire a accueilli Saadeddine Othmani, actuel chef de gouvernement quand il était ministre des Affaires étrangères, Mustapha Ramid, quand il était ministre de la Justice, Mustapha Khalfi, alors ministre de la Communication », ajoute la même source.
Toujours selon cette source, l’émission a été interdite principalement à cause des événements d’Al Hoceima et non pour les raisons présentées par les autorités marocaines. Chose qui ne contredit pas pour autant les déclarations des responsables du ministère de la Communication critiquant une « couverture partiale » faite par la chaîne concernant le Hirak.