Il y a 64 ans, disparaissait l’Atletico de Tetuan

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Objet d’une lutte sans merci des forces impérialistes au début du XXe siècle, le Maroc s’est vu imposer, en 1912, un traité de protectorat lui faisant, de fait, perdre sa souveraineté. Quelques mois après le traité de mars 1912, l’Espagne et la France signent un accord aux termes duquel le royaume ibérique contrôlerait la partie nord et sud de ce qui était encore l’empire chérifien. Des zones hostiles où n’étaient envoyés que des militaires, dont le principal passe-temps était le football… Cela a débouché sur la création d’un club de football, l’Atletico de Tetuan, seul club étranger à avoir joué en Liga espagnole.

Loin d’être pérenne, la présence espagnole au Maroc ne jouissait pas de la même «quiétude» des zones françaises: une véritable guérilla urbaine naquit dans les principales villes, et les zones rurales étaient en proie à une révolte tribale des plus féroces. Dans cette région tumultueuse, Madrid, déjà en proie à une instabilité interne, n’envoie pratiquement que des militaires, dont le principal passe-temps était le football.

Le premier logo du Club Atletico Tetuan, dessiné en 1922

La fièvre du ballon rond qui venait de débuter en Europe à l’époque les poussera à la mise en place de petits clubs, dont l’Atletico de Tetuan, dont les armoiries étaient inspirées par celles de l’Athletic Bilbao, et le maillot par celui de l’Atletico de Madrid. Des clubs qui s’affrontent entre eux dans le cadre d’une compétition locale, jusqu’à la création de la fédération hispano-marocaine de football en 1933. Une structure qui chapeautait l’activité des clubs espagnols d’Afrique du Nord, et qui, surtout, donnait accès au vainqueur du championnat local l’accès à la deuxième division espagnole, dans le cadre de laquelle ces petites équipes pouvaient jouter avec les clubs, plus structurés, du continent.

Mais c’était sans compter le début de la guerre civile espagnole en 1936, au cours de laquelle la majorité des casernes d’Afrique du Nord sont désertées, les militaires rejoignant le continent pour combattre sur les fronts ouverts entre Franquistes et Républicains. Le football est alors mis en stand-by, d’un côté comme de l’autre de la méditerranée. L’activité ne reprendra, pour les clubs hispano-marocains, qu’en 1941, deux ans après la fin de la guerre. Et c’est là où la véritable histoire de l’Atletico de Tetuan commence. En dix ans, le club, dirigé par des anciens des Colchoneros, dominera la ligue nord africaine, se hissant rapidement en Segunda en 1945, avant de débarquer en Liga en 1951, après avoir échoué 4 ans aux portes de la plus prestigieuse compétition du football espagnol.

Stade Varela, devenu plus tard Stade Saniat R’mel.

Le club n’y fera pas moins long feu, malgré la présence du talentueux Lahcen Chicha, puisque le club est relégué après une seule saison, mais le stade Varela a connu ses moments de gloire, avec notamment une victoire contre le «parrain espagnol» de l’Atletico Madrid, 4 buts à 1, ainsi qu’une rencontre folle contre les Merengues du Real Madrid 3-3. La descende est actée en fin de saison malgré un bilan loin d’être catastrophique : 15 victoires, 5 nuls et 8 défaites. Le club jouera plusieurs play-offs les années suivantes mais n’arrivera plus à cotoyer l’élite. Il représentera toutefois, et ce jusqu’à sa dissolution, une des meilleurs équipes de seconde division.

Quand e Maroc obtient son indépendance, le club se scinde en deux: une partie fusionne avec la Sociedad Deportiva Ceuta pour former l’Atlético de Ceuta (actuellement Asociación Deportiva Ceuta) et l’autre partie devient le Club Atlético Moghreb.

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