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Hausse de la mortalité routière: « 2020 n’est pas une année de référence » (Narsa)
Publié leSelon les derniers chiffres partagés par la NARSA (agence nationale de sécurité routière), la mortalité routière a augmenté de 21% en août 2021 par rapport au même mois l’an dernier. Toutefois, 2020 n’est pas considérée comme une année de référence par la NARSA à cause de la pandémie qui a provoqué une baisse de 30% du trafic. Explications.
En août 2021, on dénombre 9.492 accidents corporels de la circulation routière au niveau national, soit une hausse de +19,1% par rapport à août 2020 et de +4,8% par rapport à août 2019. Ce sont les derniers chiffres révélés par le baromètre mensuel de l’Observatoire national de la sécurité routière de la NARSA.
Concrétement, 329 personnes ont trouvé la mort dans ces accidents, en hausse de +21% (57 tués de plus) par rapport à août 2020, mais en baisse de -20,1% comparativement à août 2019 et -18,2% par rapport à la moyenne des mois de août 2015-2019.
Le nombre de personnes grièvement blessées s’établit à 764 en août 2021, soit une hausse de +4,5% (33 blessés graves de plus) par rapport au même mois en 2020. Ce résultat est en baisse de -21,7% par rapport à août 2019 et de -22,8% par rapport à la moyenne des mois d’août 2015-2019.
Le nombre de blessés légers enregistrés en août 2021 est de 13.226, soit une hausse de +19,3% (2.138 blessés légers de plus) par rapport à août 2020, mais une baisse de -2,1% par rapport à août 2019.
On remarque ainsi que, si en 2021 les taux sont en hausse pour toutes les catégories par rapport à 2020 (accidents, tués, blessés graves et légers), les indicateurs sont au vert par rapport à l’année 2019, malgré une légère hausse des accidents de 4,8%. Et à cause de la pandémie, l’année 2020 n’est finalement pas à prendre en compte dans l’analyse scientifique des statistiques.
« L’année 2020 a été marquée par le covid-19 et le confinement total entre mars et juin, sans compter les autres mesures de restrictions comme le couvre-feu, les interdictions de déplacements entre les régions, etc. Toutes ces mesures ont eu un impact pratiquement direct sur le trafic qui a diminué de plus de 30%, donc l’année 2020 n’est pas une année de référence, même à l’international. Quand on veut comparer ces statistiques provisoires, on doit le faire avec une année de référence à savoir 2019 », nous explique Abdessadaq Maafa, directeur du pôle communication, éducation et prévention routière à la NARSA.
« Si on compare les huit premiers mois 2021 avec la même période en 2019, on constate une augmentation du nombre total d’accidents de 10,5%, des blessés légers de 8,8% mais une diminution significative du nombre de tués de 6,4%, et également des blessés graves de 2%. Ces indicateurs sont significatifs si on veut vraiment faire une comparaison scientifique », poursuit notre interlocuteur.
Le bilan en terme de sécurité routière est même positif au regard des deux dernières décennies. « La sinistralité routière dans notre pays est pratiquement la même en chiffres absolus que celle de 2001-2002. Il faut prendre en compte le fait qu’en l’espace de 20 ans, le parc automobile, le trafic, ont quasiment doublé, et d’autres facteurs se sont intensifiés tels que la population, le nombre de conducteurs, la longueur du réseau routier », commente Maafa qui insiste sur un autre critère fondamental.
« Il faut absolument voir le nombre d’accidents, mais aussi le taux de gravité des accidents. Exprimé en nombre de tués et de blessés graves pour 100 accidents, ce taux a baissé de plus de 11 points depuis 2001-2002. C’est énorme. Cela signifie que toutes les stratégies engagées et mises en place ont permis de juguler cette hécatombe et ont aidé à maîtriser le risque routier et sauver des milliers de vies humaines. Un travail énorme a été fait ces deux dernières décennies », s’enthousiasme le responsable à la NARSA.
Ainsi le bilan 2019-2021 est plutôt positif, « la situation est maîtrisable » au regard des critères des nombres de tués et de blessés graves, soit « les indicateurs sur lesquels on a focalisé notre stratégie », conclue Abdessadaq Maafa.