Le gouvernement ukrainien a introduit des restrictions à l'exportation de certains produits agricoles pour 2022,…
Guerre en Ukraine: le blé clôture en hausse de plus de 8% sur le marché européen
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Le prix du blé meunier a clôturé mercredi en forte hausse, à 253,75 euros la tonne sur l’échéance de septembre sur Euronext, gagnant 8,2% dans la journée, après l’intensification des bombardements russes en Ukraine.
Les cours ont ainsi retrouvé leur niveau de début avril, le marché réagissant fortement à l’escalade du conflit après la suspension du corridor maritime céréalier et la menace de Moscou contre tous les navires se rendant vers l’Ukraine, considérés dès jeudi comme de « potentiels bateaux de guerre ».
De leur côté, les prix du maïs ont gagné 5,4%, clôturant juste sous la barre des 250 euros la tonne sur l’échéance d’août, retrouvant pour la première fois leur niveau de la mi-avril sur le marché européen.
Cette variation des cours est la plus notable depuis le refus lundi de la Russie de reconduire l’accord pour les exportations agricoles maritimes d’Ukraine, qui avait permis de sortir près de 33 millions de tonnes de grains en un an.
Les marchés n’avaient que peu réagi lundi, ayant anticipé une suspension du corridor, qui fonctionnait déjà au ralenti depuis des semaines et alors que l’attention était tournée vers les récoltes en cours: celle du blé après l’orge et avant le maïs dans l’hémisphère Nord, où les bons rendements attendus rassuraient les opérateurs.
Mais depuis, l’intensification des attaques aériennes russes, visant notamment ce mercredi les ports céréaliers ukrainiens d’Odessa et Tchornomorsk (sud), a entraîné les cours à la hausse, d’Euronext à la Bourse de Chicago.
60.000 tonnes détruites
Soixante-mille tonnes de céréales destinées à l’exportation et entreposées dans le port ukrainien de Tchornomorsk, près d’Odessa, ont été détruites dans les frappes russes de la nuit, a affirmé mercredi le ministre ukrainien de l’Agriculture.
« Il faudra au moins un an pour réparer intégralement les infrastructures endommagées. Dans le port de Tchornomorsk, 60.000 tonnes de céréales ont également été détruites, qui auraient dû être (…) expédiées par le couloir céréalier il y a 60 jours », a annoncé Mykola Solsky, dans un communiqué publié sur le site de son ministère.
« L’infrastructure céréalière des négociants et transporteurs internationaux et ukrainiens a été la plus touchée », a-t-il poursuivi, estimant que « la sécurité alimentaire mondiale est à nouveau en danger » avec ces attaques visant les sites ukrainiens liés à l’exportation des céréales.
Parmi les entreprises dont les infrastructures ont subi des dégâts, le ministre a cité la française CMA-CGM ou le groupe canadien Viterra.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé mercredi la Russie d’avoir « délibérément ciblé » dans ses frappes tôt dans la matinée des sites utilisés pour l’exportation des céréales ukrainiennes, trois jours après l’expiration d’un accord crucial sur le sujet.
Le Kremlin a annoncé lundi son refus de prolonger l’accord céréalier signé en juillet 2022 sous l’égide des Nations unies et de la Turquie, qui permettait de transporter de façon sécurisée les produits agricoles ukrainiens, malgré le conflit et le blocus des ports ukrainiens par la marine russe.
Moscou dénonce des entraves au commerce de ses engrais et de ses propres produits alimentaires russes.
