France: un adolescent de 15 ans battu à mort devant son collège

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Des collégiens passent devant un panneau indicatif indiquant "Collège départemental - Les Sablons" à l'entrée de l'école Les Sablons à Viry-Chatillon le 5 avril 2024, au lendemain de l'agression d'un adolescent transporté d'urgence à l'hôpital. (Photo Miguel MEDINA / AFP)

Shamseddine, collégien de 15 ans, a été agressé jeudi par trois jeunes portant des cagoules. Aucune interpellation n’a eu lieu à ce stade.  

Le garçon de 15 ans passé à tabac près de son établissement scolaire jeudi à Viry-Châtillon, une commune française située à 25 km au sud de Paris, est mort ce vendredi en début d’après-midi. Il n’a pas survécu aux blessures que lui ont infligé ses agresseurs, a annoncé le parquet d’Evry, un drame qui suscite une vive émotion, dans son établissement et jusqu’à l’Elysée.

L’enquête est désormais ouverte des « chefs d’assassinat et de violences en réunion aux abords d’un établissement scolaire », indique le procureur de la République Grégoire Dulin dans un communiqué.

« Les investigations se poursuivent pour déterminer les circonstances de ces faits criminels et permettre l’interpellation des auteurs », ajoute-t-il. Une autopsie doit avoir lieu « dans les prochaines heures ».

Toujours selon le parquet, l’adolescent a été passé à tabac entre « 16h00 et 16h30 », soit à la sortie du collège, par « plusieurs individus ».

Après avoir été transporté jeudi à l’hôpital Necker, à Paris, il a été opéré dans la nuit et est « décédé ce jour (vendredi) en début d’après-midi ».

Devant le collège Les Sablons de Viry-Châtillon, où la ministre de l’Education Nicole Belloubet s’est rendue en milieu d’après-midi, les collégiens se sont pressés devant les grilles vendredi matin pour exprimer leur tristesse et leur inquiétude.

« Ils ne peuvent pas faire ça à un jeune de 15 ans », a déploré Omar (prénom modifié), qui se décrit comme un ami de la victime, Shamseddine, « un gars sans problème » et « souriant ».

Dans l’établissement, situé dans un quartier réputé calme de cette banlieue sud, la victime n’avait pas de problème de harcèlement scolaire, ajoute l’adolescent de 15 ans.

« Quand on m’a dit que c’était Shams qui s’était fait tabasser, je n’arrivais pas à y croire, personne n’arrive à y croire », répète le collégien.

Un ballon de foot à la main, Mathéo, 12 ans, se sent « stressé et triste ». L’élève de 5e décrit un collège « assez tranquille ». Mais avant de rentrer en cours, il confie avoir « peur » que les agresseurs de Shamseddine ne « reviennent« .

Aucune interpellation n’a eu lieu à ce stade. L’enquête, confiée à la police judiciaire de l’Essonne, devra déterminer les circonstances de l’agression.

Selon une source policière, trois jeunes portant des cagoules s’en sont pris à Shamseddine dans un hall d’immeuble.

« De façon générale, nous avons en Essonne un phénomène très marqué de rixes entre bandes rivales », a souligné la préfète de l’Essonne Frédérique Camilleri, sur BFMTV. Elle a précisé cependant ne pas pouvoir « dire si ce qu’il s’est passé hier (jeudi) relève d’un phénomène de rixe ».

Les caméras de vidéosurveillance « permettront peut-être » d’y voir plus clair, a espéré le maire Jean-Marie Vilain (Les Centristes) dès jeudi soir.

« Une cellule psychologique et des moyens supplémentaires ont été déployés » dans l’établissement, a indiqué sur X Nicole Belloubet, déplorant « un nouveau drame absolument affreux » 48 heures après l’agression d’une adolescente de 13 ans devant son collège à Montpellier.

« Nous serons intraitables contre toute forme de violence », il « faut protéger l’école de ça », a pour sa part martelé le président Emmanuel Macron lors de la visite d’un établissement scolaire à Paris. Le chef de l’Etat y a exprimé, avant l’annonce du décès de l’adolescent, son « plein soutien » et sa « compassion » pour Shamseddine.

Joint par l’AFP, le rectorat a indiqué que des membres de l’académie de Versailles sont « sur place pour accompagner l’équipe éducative ».

« Choqué », Kamel, 40 ans (il n’a pas souhaité donner son nom), un ami de la famille de Shamseddine, ne comprend pas « pourquoi il s’est passé ça ici » à Viry-Châtillon, « une ville tranquille ».

« Même s’il y avait une petite raison, ça ne valait pas tout ça », ajoute-t-il, indiquant ne pas connaître « tous les tenants et aboutissants de cette histoire ».

« Je m’inquiète », confie Katia Rodriguez, 47 ans, qui dépose son fils, en classe de 6e, tous les matins au collège. C’est la première fois qu’elle entend parler de tels faits aux abords de cet établissement.

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