France: sept ans de prison requis contre l’épouse marocaine d’un ex-jihadiste français

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La Cour d’assises du Nord. (Photo AFP/Philippe Huguen)

Une peine de 18 ans de réclusion criminelle a été requise lundi à l’encontre de l’ex-combattant de l’organisation Etat islamique (Deach) Jonathan Geffroy, qui comparaît devant la cour d’assises spéciale de Paris pour association de malfaiteurs terroriste. Son épouse marocaine encourt, elle, une peine de sept ans de prison. 

« Jonathan Geffroy est un opportuniste » qui a « adhéré sans réserve aux combats de Deach y compris aux attentats en Europe », a affirmé l’avocate générale du Parquet national antiterroriste (Pnat).

Elle a minimisé les révélations faites par M. Geffroy aux enquêteurs de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) après son interpellation en Turquie en février 2017 en soulignant que « ses déclarations n’avaient jamais été corroborées par les faits ».

« Aucune affaire n’a été résolue grâce à Jonathan Geffroy. Ce qu’il a dit (aux enquêteurs) n’a aucune consistance et s’est parfois révélé fallacieux », a insisté l’avocate générale.

M. Geffroy, en détention depuis 2017, encourt 30 ans de réclusion criminelle.

Lire aussi. Daech en Syrie: un jihadiste français et son épouse marocaine jugés à Paris

L’avocate générale a requis sept ans de prison à l’encontre de Latifa Chadli, l’épouse marocaine de M. Geffroy, et une peine de trois ans de prison dont 12 mois avec sursis à l’encontre de Denise P., la mère de Jonathan Geffroy, jugée pour financement d’entreprise terroriste après avoir envoyé plus de 18.000 euros à son fils quand il se trouvait en zone irako-syrienne.

Mme Chadli, qui comparaît libre pour association de malfaiteurs terroriste, encourt 30 ans de réclusion. Mme Denise P., qui comparaît libre également, encourt dix ans de prison.

Lors de son interrogatoire, vendredi, Jonathan Geffroy, 40 ans, avait expliqué sans faux-semblants son parcours au sein de l’Etat islamique.

« Quand j’arrive en Syrie (en février 2015), je suis fier d’être sur place. On se construit un monde, on se construit une bulle », avait-il admis.

« J’avais mis sur un piédestal l’Etat islamique parce qu’ils avaient conquis beaucoup de territoires. Cette dimension de puissance m’a nourri. Je suis complètement sous leur emprise à cette période-là. Fier. Fier d’avoir des armes. Je me sens bien, je rencontre des gens du monde entier qui pensent comme moi. Je suis dans une utopie totale », avait-il reconnu en assumant pleinement sa responsabilité.

« Avant le 14 juillet 2016 (date de l’attentat de Nice, ndlr), je ne regardais pas la vérité en face. Aujourd’hui, j’ai déconstruit tout ça. Et si je veux être honnête, alors que j’étais parti avec la volonté d’aider les Syriens opprimés par Bachar al-Assad, en fait je ne les ai jamais aidés », avait-il longuement expliqué à la cour.

Le verdict est attendu dans la soirée après les plaidoiries des avocats de la défense.

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