France: la fermeture d’une mosquée près de Paris validée par la justice

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La justice administrative française a validé mardi la décision du ministère de l’Intérieur de fermer pour six mois une mosquée en région parisienne, accusée par les autorités d’avoir relayé des propos qui ont conduit à l’assassinat par un islamiste du professeur Samuel Paty.

Le tribunal administratif de Montreuil a estimé dans un jugement consulté par l’AFP que le gouvernement n’a pas « porté une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales » en fermant provisoirement la mosquée de Pantin « aux fins de prévenir la réitération de tels actes ».

Les portes du lieu de culte, fermées à ses quelque 1.300 fidèles depuis le 21 octobre, restent donc closes.

Les autorités reprochent à la mosquée d’avoir partagé, le 9 octobre sur sa page Facebook, une vidéo montrant le père d’une élève d’un collège de Conflans-Sainte-Honorine, en région parisienne, indigné à la suite d’un cours sur la liberté d’expression dispensé par le professeur Samuel Paty.

Le 16 octobre, le professeur d’histoire-géographie était décapité par un réfugié d’origine russe tchétchène âgé de 18 ans qui lui reprochait d’avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves.

« Six mois, c’est disproportionné. Si cela avait été fixé à deux ou trois mois, on aurait été dans la symbolique, dans la pédagogie », a regretté auprès de l’AFP M’hammed Henniche, le président de la Fédération musulmane de Pantin et responsable de la mosquée.

Le rejet de la requête n’est en revanche guère une surprise: « vu l’ambiance générale on savait que ce serait un peu difficile », glisse-t-il.

Lors de l’audience lundi, il s’était dit « accablé », exprimant à plusieurs reprises ses regrets face à ce « crime ignoble ».

 

Lire aussi: France: la ville d’Angers s’oppose à la cession au Maroc d’une mosquée

 

« Il n’en demeure pas moins qu’il a fait preuve, en tout état de cause, d’une négligence incompréhensible, alors que sa position et ses fonctions auraient dû le conduire à plus de retenue », a souligné le tribunal administratif dans son jugement.

« Cette diffusion s’inscrit, en outre dans un contexte d’entrisme de la mouvance radicale au sein de la Grande mosquée de Pantin. Il résulte en effet de l’instruction que M. Doucouré, alias Abou Talha, un des imams de la mosquée de Pantin officiant à la prière du vendredi, est impliqué dans la mouvance islamiste radicale » en région parisienne, a ajouté le tribunal.

Formé dans un institut fondamentaliste au Yémen, M. Doucouré avait annoncé dimanche se mettre en retrait de ses activités.

La Fédération musulmane de Pantin, par le biais de ses avocats, a annoncé dans un communiqué son intention de faire appel de cette décision devant le Conseil d’Etat, plus haute juridiction administrative du pays.

Outre la fermeture temporaire de cette mosquée, le gouvernement français a dissous la semaine dernière le collectif propalestinien Cheikh Yassine et vise plusieurs associations jugées proches de « l’islamisme radical ».

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