France: deux agents tués dans l’attaque d’un fourgon pénitentiaire

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Deux agents pénitentiaires ont été tués et trois autres blessés grièvement mardi à un péage autoroutier dans l’attaque de leur fourgon transportant un détenu, un événement rare qui a suscité l’émoi jusqu’au sommet de l’Etat.

« L’attaque de ce matin, qui a coûté la vie à des agents de l’administration pénitentiaire, est un choc pour nous tous », a réagi le président français Emmanuel Macron, ajoutant « nous serons intraitables » sur le réseau social X ».

« Tout sera mis en oeuvre pour retrouver les auteurs de ce crime ignoble », a martelé le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, depuis une cellule de crise à Paris.

Il a confirmé qu’au cours de cette attaque d’une très grande violence et extrêmement rare, deux agents avaient été tués. Il a précisé que le pronostic vital était engagé pour « deux des trois » blessés. Des sources policières locales avaient un temps évoqué la mort de trois agents.

L’attaque s’est déroulée peu après 11h00 locales au péage autoroutier d’Incarville, quand le détenu était en cours de transfert de la prison d’Evreux au tribunal de Rouen (au nord-ouest de Paris).

Le garde des Sceaux a affirmé que c’était la première fois depuis 1992 qu’un agent de la pénitentiaire était tué dans l’exercice de ses fonctions.

Le convoi pénitentiaire n’avait pas d’escorte de la police ou de la gendarmerie, selon une source proche du dossier. Celle-ci a expliqué qu’une escorte n’était pas « systématique » et était déployée à la demande de l’administration pénitentiaire.

Les escortes sont principalement réservées aux détenus particulièrement surveillés. Or, ce n’était pas le cas pour le détenu désormais en fuite.

Selon une source policière, l’attaque a été menée par un commando de plusieurs malfaiteurs qui ont utilisé deux véhicules. L’un de ces véhicules a été retrouvé peu après les faits, « carbonisé », a-t-on appris de source proche de l’enquête.

Aussitôt, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a déclenché le « plan Epervier », mobilisant notamment 200 gendarmes, un hélicoptère, et une équipe d’intervention spécialisée pour participer à la traque de l’évadé et de ses complices.

« Nous n’économiserons aucun effort, aucun moyen. Nous les traquerons. Nous les trouverons. Et je vous le dis, ils paieront », a lancé le Premier ministre Gabriel Attal à l’Assemblée nationale française, qui a observé une minute de silence.

Le détenu en fuite, Mohamed Amra, est né « en mars 1994 ». Il avait été condamné le 10 mai 2024 pour « un vol avec effraction » par un tribunal d’Evreux et il a été mis en examen par une juridiction de Marseille (sud) pour « enlèvement et séquestration ayant entraîné la mort », a précisé la procureure de Paris dans un communiqué.

Suite à l’attaque du fourgon pénitentiaire, une enquête a été ouverte mardi pour « meurtre et tentative de meurtre en bande organisée (faisant encourir la réclusion à perpétuité), évasion et bande organisée, acquisition et détention d’arme de guerre, association de malfaiteurs en vue de la commission d’un crime ».

L’attaque s’est déroulée sous les yeux d’automobilistes arrêtés au péage et dont certains ont filmé une partie de la scène. Sur une vidéo postée sur X, on aperçoit à travers le pare-brise d’un véhicule, deux des malfaiteurs habillés en noir des pieds à la tête, pointant leurs armes pour braquer les véhicules de l’administration pénitentiaire bloqués par une berline noire.

Sur une autre vidéo, on aperçoit ensuite les gyrophares allumés des forces de l’ordre et les secours arriver, avant que la circulation ne reprenne sur cette autoroute.

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