France: des agriculteurs déchargent un camion de tomates marocaines

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Des dizaines d'agriculteurs ont organisé un barrage filtrant à Perpignan pour protester contre les importations de tomates marocaines, le 16 mai 2024.

Quelques dizaines d’agriculteurs ont organisé jeudi un barrage filtrant à Perpignan pour protester contre les importations de tomates marocaines et défendre « la souveraineté alimentaire » française, a constaté un correspondant de l’AFP.

Réunis à la barrière de péage de Perpignan-Sud, les manifestants réunis à l’appel de la FDSEA des Pyrénées-Orientales et des Jeunes agriculteurs ont distribué des tracts pour dire « oui à la souveraineté alimentaire des tomates françaises », et contrôlé des camions à la recherche de tomates d’importation.

Ils ont finalement trouvé un véhicule en transportant, et déchargé sa cargaison qui était à destination du marché international Saint-Charles.

Ce dernier, dans la périphérie de Perpignan, se revendique sur son site internet comme étant « le premier centre européen de commercialisation, de transport et de logistique en fruits et légumes frais », et est l’une des principales portes d’entrée des tomates marocaines en Europe.

« Il y a une distorsion de concurrence dans les importations extra-européennes de tomates marocaines », a expliqué Bruno Vila, président de la FDSEA 66 et de la coopérative Paysans de Rougeline.

Lire aussi. France: chasse aux tomates marocaines dans des supermarchés

« On a un vrai souci avec le coût de main d’oeuvre avec le Maroc qui est inférieur de 14 fois au coût du travail en France », a-t-il ajouté, dénonçant également « le problème des règles d’importation qui ne sont pas assez strictes, sur les tomates cerise en particulier » et demandant la révision des « accords entre l’Europe et le Maroc ».

Les agriculteurs déplorent par ailleurs un « problème d’étiquetage sur l’origine qui est actuellement invisible pour les consommateurs » et appellent les distributeurs à soutenir les producteurs européens, regrettant que les tomates marocaines se retrouvent « sur les étals 12 mois sur 12, même lorsqu’on est en période de production en France ».

Interrogé par l’AFP, Youssef Alaoui, secrétaire général de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (Comader), a estimé que la tomate du Maroc faisait office de « bouc émissaire » dans la crise agricole française.

« Nous sommes parfaitement dans le respect total de ce qui est édicté par l’Union européenne, sinon nos produits n’arriveraient pas sur le marché », a-t-il fait valoir.

« Il y a des choses que savent très bien faire les Français et que nous importons, il y a des choses que l’on fait très bien et dont le consommateur européen est demandeur, de part et d’autre les accords commerciaux devraient être respectés », a-t-il ajouté.

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