Espagne: les responsables d’un réseau de pédopornographie exploitant des Marocains activement recherchés

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Espagne, Réseau de pornographie juvénile, Exploitation, Marocains
Image d'illustration./DR

Il s’agit du plus «grand réseau espagnol de production de pornographie juvénile» et dont les principales victimes sont des mineurs marocains. Les coupables sont encore en fuite.

Les autorités espagnoles ont démantelé ce qu’ils affirment être le plus grand réseau de pédophilie dans le pays. Plusieurs centaines de mineurs espagnols et marocains, n’ayant à peine que 13 ans ont été exploités par ce réseau qui a pu générer du contenu, tournés et vendus aux quatre coins du globe, notamment au Maroc, rapporte le média espagnol El Periodico.

Tout a commencé par les témoignages concordants de deux mères qui expliquent aux autorités que leurs enfants se rendaient fréquemment dans une maison. Soupçonnant une affaire d’addiction les autorités espagnoles poursuivent tout de même leur recherche. Avertis par la Direction générale de l’enfance et de l’adolescence (DGAIA), les Mossos d’Esquadra finissent par enfoncer les portes de cette maison à Tortosa (en Catalogne) et découvrent une montagne de films pornographiques. Ce jour là seront arrêtés deux citoyens français et un jeune mineur marocain, qui se trouvaient sur place.

Les deux adultes arrêtés étaient assez connus dans le milieu de la pornographie, pour avoir produit des dizaines de pornos gays dans le début des années 2000. Les deux Français n’ont jamais cessé leurs activités, ils s’installent alors en Espagne et commencent à capturer des enfants de rue, souvent des immigrés ou de milieux défavorisés, pour les droguer et les inhiber d’alcool avant de les maltraiter et de les filmer. En contrepartie les mineurs étaient payés entre 10 et 20 euros, précisent la même source.

L’une des premières victimes était un Marocain, nommé Younes N., qui après des apparitions dans leurs films pornographiques finira par être adopté par les deux Français. De victime à bourreau, le jeune était devenu une figure clé du réseau, étant donné qu’il maitrisait l’arabe ce qui lui permettait d’approcher les potentielles victimes.

Un réseau sans frontières

Le réseau, qui s’installe à Tortosa en 2011, a sévi pendant plus de quatre ans. Lorsque les Mossos ont fait une descente en 2015, c’est plus de 1 500 DVD, quelque 12 disques dur et plus d’un million de photographies prêts à être vendus, qui vont être découverts. Le matériel était classé par dossiers, comportant les noms des victimes, les dates et lieux où ont été tournées les scènes, précise le média espagnol.

Outre l’Espagne, les deux pédophiles se déplaçaient aux quatre coins du monde pour tourner leurs films, ils se rendaient au Maroc, au Sri Lanka, au Laos, en République Tchèque, en Turquie, au Kenya, en Tunisie et à Bali, pour ne citer que cela. Le «quartier général» du réseau, composé de plus de sept membres au total, se trouvait à Tortosa, bien que leurs principales activités aient été menées à Valence et au Maroc, note El Periodico.

Toutes ces informations ont permis de retrouver quelque 103 victimes, de ce réseau qui a sévi entre 2002 et 2015. A ce chiffre plusieurs autres centaines d’autres victimes n’ont toujours pas été localisées, comme celles se trouvant au Maroc, note Interpol. L’organisation Internationale de Police Criminelle a également émis les données concernant plus de 550 utilisateurs ayant acheté ce contenu dans plus de 44 pays, et qui sont également poursuivies.

Les principaux accusés, les deux Français, le Marocains ainsi que quatre autres Espagnols ont été jugés par le tribunal de Tarragona quelque temps après la découverte du matériel. La partie civile demandait des peines de plus de 3 000 ans. Après avoir passé quelques années en détention provisoire, les deux Français et le Marocain ont pris la fuite et sont actuellement activement recherchés par Interpol.

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