Entre 600.000 et 700.000 marocains touchés par l'épilepsie
Publié leLe pourcentage de la population marocaine touchée par l’épilepsie est compris entre 3 et 5%, soit entre 600.000 et 700.000 personnes à travers tout le Royaume, a indiqué jeudi à Rabat, le Président de la Fondation Hassan II pour la Prévention et la Lutte contre les Maladies du Système Nerveux, Abdeslam Elkhamlichi.
Si la maladie n’est pas traitée de manière précoce, elle peut entraîner des retards psychomoteurs, des paralysies et des handicaps divers, a expliqué Khamlichi dans une déclaration à la MAP à l’occasion de la tenue d’une session de formation postdoctorale aux profits de chirurgiens sur les crises sémiologiques, l’électroencéphalographie et la chirurgie de l’épilepsie (26-30 mars).
Quand les crises ne sont pas juguler par le traitement, la technique d’hémisphérotomie devient indispensable, précise le professeur, ajoutant que l’hémisphérotomie, qui consiste à supprimer les connexions entre les deux hémisphères cérébraux, est un traitement pour certaines épilepsies complexes et résistantes au traitement médical.
Cette technique d’avant-garde est très complexe et difficile à réaliser, a relevé le professeur, notant qu’aucun chirurgien au Maroc et en Afrique ne la pratique, d’où l’intérêt de l’organisation de cette formation, qui a permis, outre la formation théorique de chirurgiens marocains, la réalisation d’opérations d’hémisphérotomie avec l’assistance de professeurs de renom tels que Sarat Chandra et Manjari Tripathi du All India Institute For Medical science de New Delhi.
Pour sa part, la directrice du Centre pour la chirurgie de l’épilepsie à All India Institut For Medical Science, Sarat Chandra, a indiqué que cette session de formation a permis aux équipes de chirurgiens de se pencher sur les formes les plus compliquées de chirurgie épileptique, notamment la technique d’hémisphérotomie ou séparation des deux hémisphères cérébraux.
Cette semaine, plusieurs consultations et quelques opérations de cas compliqués d’épilepsie ont été réalisées et se sont déroulées avec succès, permettant ainsi de partager des connaissances sur la technique avec les chirurgiens marocains, a fait savoir le professeur dans une déclaration à la MAP.
Chandra a rappelé que l’épilepsie est une maladie neurologique très commune, faisant observer que près de 70% de personnes atteintes d’épilepsie sont sous traitement grâce aux médicaments, tandis que 30% des épileptiques continuent de subir des convulsions même avec prise de plusieurs médicaments.
Ces patients (les 30%) ont besoin d’une évaluation pour déterminer si leur cas nécessite une intervention chirurgicale basée sur la technique d’hémisphérotomie, a-t-elle poursuivi.
Pour sa part, l’ambassadeur de l’Inde à Rabat, Kheyu Bhattucharya, s’est félicitée de l’organisation de cette formation, fruit de la collaboration entre le Maroc et l’Inde dans le domaine de la santé à travers la signature de plusieurs conventions.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la coopération Sud-Sud qui permettra aux deux pays de collaborer dans plusieurs domaines, notamment celui de la santé afin de fournir des prestations sanitaires de qualité.
Organisée par le Centre de la réhabilitation et des Neurosciences et les départements de Neurophysiologie clinique, de neurochirurgie et de neuroradiologie à l’Hôpital des spécialités relevant du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Rabat, cette session de formation vise à initier les chirurgiens marocains à la technique de la hémisphérotomie.
Les travaux de cette formation dirigés par les professeurs Sarat Chandra et Manjari Tripathi s’articulent autour de plusieurs thèmes notamment « L’évolution des techniques EEG et de leur pertinence aujourd’hui », « Qu’est ce que les chirurgiens veulent de l’imagerie? », « La chirurgie de l’épilepsie : Techniques de résection », « Les stratégies pour aborder l’épilepsie phamarco-résistance avec l’IRM, « La chirurgie de l’épilepsie : Technique de déconnexion », « Les résultats et les échecs de la chirurgie de l’épilepsie ».