Vidéos. Destitution: mis en accusation au Congrès, Donald Trump va y être jugé
Publié leLa Chambre des représentants américaine à majorité démocrate a adopté mercredi soir à Washington, deux chefs d’accusation contre le président Donald Trump, ouvrant la voie à un procès en destitution au Sénat.
President Trump has been impeached on two articles, including obstruction of Congress by a vote of 229 to 198.
Correction: A previous tweet stated 98, not 198, due to a typographical error. pic.twitter.com/kaeaWSyyyk— MSNBC (@MSNBC) December 19, 2019
Accusé par les démocrates d' »abus de pouvoir” et d’ »entrave au Congrès », Donald Trump devient ainsi le troisième président de l’histoire des Etats-Unis à devoir affronter une telle procédure, après Andrew Johnson en 1868 et Bill Clinton en 1999.
Le vote a eu lieu au terme d’un débat houleux tout au long de la journée de mercredi au sein de la Chambre des représentants, qui a révélé les divergences de taille entre les deux partis à l’image d’une Amérique profondément divisée.
Pour que le président soit destitué, les deux tiers des sénateurs devront voter contre lui à l’issue du procès au Sénat qui sera présidé par un juge de la Cour suprême, une issue hautement improbable étant donné le soutien indéfectible des républicains pour le Locataire de la Maison Blanche.
Trump dénonce «la haine» des démocrates
President Trump is putting #AmericaFirst!
« We were surrounded with globalists » who thought it was OK to build factories in foreign countries while closing them down here at home.
« We’re not doing that any more, » says @realDonaldTrump in Michigan.#KeepAmericaGreat pic.twitter.com/g3ZvNBxO6Y
— Trump War Room (Text TRUMP to 88022) (@TrumpWarRoom) December 19, 2019
En parallèle au vote sur la destitution à la Chambre, le président Trump, qui a critiqué la « chasse aux sorcières » des démocrates tout au long de la journée sur Twitter, s’est exprimé lors d’un rassemblement électoral devant une foule de partisans au Michigan.
« On ne dirait pas qu’on est en train d’être destitué, le pays se porte mieux que jamais » a-t-il clamé. « Nous n’avons rien fait de mal et nous avons un soutien immense et inédit au sein du parti républicain », a-t-il ajouté.
Le 45e président des Etats-Unis, qui entend briguer un deuxième mandat en novembre 2020, a dénoncé la « haine » des démocrates du Congrès, peu après sa mise en accusation par la Chambre des représentants.
« Pendant que nous créons des emplois et que nous nous battons pour le Michigan, la gauche radicale au Congrès est rongée par l’envie, la haine et la rage, vous voyez ce qu’il se passe », a-t-il lancé lors d’un meeting de campagne depuis la ville de Battle Creek.
« Les démocrates essayent d’annuler le vote de dizaines de millions d’Américains », a-t-il ajouté.
Vote historique
La présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi, une farouche adversaire du président Trump, avait annoncé en septembre le début d’une enquête de destitution.
Les démocrates accusent le locataire de la Maison Blanche d’avoir abusé de son pouvoir en conditionnant l’aide militaire américaine pour l’Ukraine au lancement par le gouvernement ukrainien d’une enquête sur les activités du fils de l’ancien vice-président Joe Biden, Hunter, au sein de la compagnie pétrolière Burisma.
Ce vote à la Chambre, qui intervient à moins d’un an du scrutin présidentiel, est en tout point historique. Seuls deux autres présidents – Andrew Johnson en 1868 et Bill Clinton en 1998 – ont vécu une mise en accusation. Le républicain Richard Nixon, empêtré dans le scandale du Watergate, avait préféré démissionner en 1974 avant de subir telle avanie.
Trump a-t-il trahi le serment?
Les démocrates considèrent que l’ancien homme d’affaires a trahi le serment de sa fonction.
« Il était prêt à sacrifier notre sécurité nationale (…) pour améliorer ses chances de réélection », a accusé Adam Schiff, qui a supervisé l’enquête contre le milliardaire républicain.
« Il a essayé de tricher et il a été pris », a-t-il ajouté depuis la tribune, en assurant que « le danger persistait ».
En cause, un chantage auquel Donald Tump et quelques-uns de ses proches auraient soumis le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Le 25 juillet, un échange téléphonique entre les deux dirigeants met le feu aux poudres.
Donald Trump demande à ce président novice en politique, en proie à un conflit armé avec la Russie, d’annoncer une enquête anti-corruption contre le démocrate Joe Biden et son fils Hunter, ex-membre du conseil d’administration d’une entreprise gazière ukrainienne.
Ancien vice-président, Joe Biden mène la danse dans la primaire démocrate pour l’élection présidentielle et apparaît comme l’adversaire le plus dangereux pour le sortant républicain.
Un faisceau d’informations concordantes et de témoignages semble de plus attester qu’un lien avait été établi entre une annonce éventuelle de ces investigations et le déboursement d’une aide militaire américaine pour l’Ukraine.