Dessalement de l’eau de mer: le Maroc compte passer à 1,4 milliard m³ à l’horizon 2030

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Sadiki: "Le dessalement de l'eau de mer devrait garantir la durabilité de l'irrigation"
Une station de dessalement de l'eau de mer est prévue à Casablanca d'une capacité de 300 millions de m3 par an ©DR

Le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka a mis en avant, mardi soir à Casablanca, les efforts du gouvernement face au stress hydrique auquel est confronté le Maroc, dans un contexte dominé par le réchauffement climatique, le début d’une sixième année de sécheresse et un déficit en pluviométrie de l’ordre de 58% par rapport à l’an dernier.

Invité à une conférence-débat organisée par l’Alliance des ingénieurs Istiqlaliens en coopération avec la Fondation Konrad-Adenauer au Maroc sous le thème « La guerre de l’eau: Le stress hydrique, qui gagnera », M. Baraka a mis en exergue les mesures d’urgence prises par le gouvernement.

Présentant la situation hydrique actuelle marquée par une légère amélioration du niveau des retenues des barrages grâce aux dernières pluies, le ministre a précisé, dans une déclaration à la MAP, que « le Maroc a récemment enregistré 4 milliards de mètres cubes d’eau au niveau des barrages avec un taux de remplissage de 25 %, contre 23,4 % à la fin du mois de janvier 2024 ».

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Dans ce contexte, il a souligné que les actions du plan d’urgence pour la gestion de l’eau s’inscrivent dans une vision stratégique qui vise à mettre en œuvre une véritable politique intégrée de l’eau, à travers une planification et des projections qui prennent en compte la donne des changements climatiques et le cycle de l’eau, et surtout à travers une mobilisation de tous les acteurs concernés, et des partenaires aussi bien publics que privés.

Relevant que l’action du gouvernement s’inscrit dans une logique de rupture répondant « au court terme au service du long terme », M. Baraka a mis en évidence les efforts déployés pour accélérer la réalisation des barrages (18 grands barrages sont en cours de construction), ainsi que pour la mise en réseau des différents barrages, particulièrement des bassins, notamment à travers les autoroutes de l’eau.

Il s’agit d' »une mesure réalisée et sans laquelle Casablanca aurait été dans l’obligation d’opérer des coupures d’eau le 18 décembre dernier », a expliqué M. Baraka, ajoutant que ce transfert va se poursuivre pour arriver jusqu’au bassin de l’Oum Er Rabia, « dont la situation est très critique », afin d’assurer l’eau potable, mais surtout l’irrigation dans les régions de Tadla, des Doukkalas en partie, ainsi que la zone de Tensift.

S’arrêtant sur l’exploitation des eaux non-conventionnelles, le ministre a affirmé que le Maroc vise à multiplier par dix le dessalement de l’eau de mer pour passer de 140 millions de mètres cubes actuellement à 1,4 milliard mètres cubes à l’horizon 2030.

L’objectif de ce chantier, selon le ministre, est d’assurer 50% des besoins en eau potable des zones côtières grâce aux stations de dessalement, avec un moindre coût en se basant sur les énergies renouvelables.

Dans la même optique, le ministre a relevé que le département de l’eau va continuer à accélérer la collaboration avec le ministère de l’Intérieur et les autorités locales pour l’exploitation des eaux usées, « un axe très important qui vise à limiter la pression sur les barrages afin de les consacrer exclusivement à satisfaire les besoins en eau potable et d’irrigation », rappelant que toutes les parties prenantes, citoyens, agriculteurs, industriels, acteurs du tourisme, ou encore les administrations sont concernées par les efforts visant une meilleure valorisation de l’eau et la limitation du gaspillage de cette ressource vitale.

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