Covid-19 et menace de pénurie de médicaments: les professionnels réagissent
Publié leCertains parlent de pénurie ou de rupture de stocks de produits comme la vitamine C. Pour les professionnels, il s’agit plutôt de perturbations de la chaîne logistique mondiale qui impactent les stocks de certains médicaments importés.
Approchée par la MAP, la vice-présidente des laboratoires Pharma 5, Myriam Lahlou-Filali, a souligné qu’il s’agit d’une « fausse information », notant que le Maroc ne souffre pas de pénurie concernant les médicaments utilisés dans le traitement de la covid-19 fabriqués dans le Royaume.
« Toute spéculation à ce sujet a des buts inavouables”, a-t-elle insisté, citant pour exemple des médicaments comme l’Azithromycine, la chloroquine, le paracétamol et l’oméprazole qui sont fabriqués localement par plusieurs laboratoires nationaux et n’ont jamais fait défaut à l’arsenal thérapeutique. Elle a également fait remarquer que les produits importés finis ont connu et connaissent encore de grosses ruptures.
De son côté, Abdelmounaim Belalia, expert auprès de l’Institut marocain d’intelligence stratégique, a écarté toute pénurie, notant que les seuls manques constatés concernent certains produits et médicaments importés, tant la chaîne logistique mondiale était perturbée et que les approvisionnements sont drainés prioritairement par les pays riches à grands marchés.
S’agissant des médicaments pour traiter le coronavirus, « heureusement, ils sont tous produits au Maroc et le stock constitué est suffisant et monopolisé par l’Etat », a-t-il dit.
Et d’ajouter qu’il y a quelque produits d’appoint qui ont connu une rupture, mais il s’agit plus d’un problème de stockage ou de sur-commandes. C’est dire encore une fois le caractère stratégique et souverainiste de la pharmacie qui apparaît bien clairement.
Il a expliqué que de façon générale, il faut s’attendre en période de pandémie et de pression sur les chaînes d’approvisionnement mondiales, à avoir des ruptures dans une source donnée. C’est pourquoi, il est important de multiplier les sources d’approvisionnement fiables surtout qu’il est souvent difficile de concilier entre la disponibilité du produit ou du médicament et sa fiabilité pour répondre aux standards requis, a-t-il dit.
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Pour M. Belalia, les kits relatifs aux tests PCR constituent un bon exemple et montrent en même temps le rôle de l’industrie marocaine qui constitue la source la plus fiable pour répondre aux besoins nationaux dans un contexte de crise.
La production de ces kits au Maroc par une start-up marocaine constitue un exemple qui doit être dupliqué dans l’industrie pharmaceutique, s’est-il félicité. Pour ce qui est des médicaments de traitement du coronavirus, la présence de filiales marocaines de multinationales mondiales est un avantage stratégique mais qui ne doit pas être considéré en tant que telle vu qu’il s’agit de favoriser le développement d’une vraie industrie pharmaceutique marocaine intégrant des maillons importants de la chaîne de valeur comme la R&D, le marketing et la vente. Dans la même veine, le président de l’Association marocaine de l’industrie pharmaceutique (AMIP), Ali Sedrati, a fait savoir qu’au Maroc, le secteur a redoublé d’efforts pour sécuriser de l’approvisionnement du marché, aussi bien pour les traitements du covid-19 que pour les autres pathologies.
L’écosystème pharmaceutique dans son ensemble (Industries, Grossistes Distributeurs, Pharmaciens d’Officine) a maintenu son activité durant toute la période de confinement afin de garantir aux citoyens une continuité d’accès aux médicaments, a-t-il souligné.
Et de conclure que l’engagement continu de l’ensemble des acteurs du secteur a, sans conteste, permis à notre pays d’éviter une pénurie de médicaments.