Conflits et coups d’Etat au premier plan du sommet de l’UA

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Les Chefs d’Etat et de gouvernement des 54 pays membres de l’Union africaine (UA) ont entamé, samedi à Addis-Abeba, les travaux de la 37e session de l'UA. © DR

Les dirigeants des pays membres de l’Union africaine (UA) ont ouvert samedi à Addis Abeba un sommet de deux jours au moment où les coups d’Etat, conflits et crises politiques menacent de ternir le développement du continent. 

Le Soudan est « en flammes », « la Somalie toujours soumise à la menace djihadiste », a exposé avant le lancement du sommet le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, mentionnant également « une situation de la Corne de l’Afrique qui ne cesse de préoccuper », les « sempiternelles tensions dans l’est de la RDC », l’instabilité en Libye ou encore le « péril terroriste » au Sahel.

« La résurgence des coups d’Etat militaires, les violences pré- et post-électorales, les crises humanitaires liées à la guerre et/ou aux effets du changement climatique, sont autant de très grandes sources d’inquiétudes pour nous », a-t-il déclaré mercredi à l’ouverture du Conseil exécutif de l’UA réunissant les ministres des Affaires étrangères des Etats membres.

Ces éléments « menacent gravement de ternissement les signes d’émergence de l’Afrique dont nous sommes fiers », a-t-il constaté.

Six des 55 Etats membres manqueront à l’appel lors du sommet, suspendus en raison de coups d’Etat, le Gabon et le Niger ayant rejoint en 2023 au rang des bannis le Mali, la Guinée, le Soudan et le Burkina Faso.

En marge du rendez-vous, le président angolais João Lourenço, médiateur de l’UA, a réuni vendredi à Addis Abeba plusieurs chefs d’Etat africains pour discuter de la situation dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), en présence notamment du président congolais Félix Tshisekedi.

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Selon les services de ce dernier, les discussions doivent se poursuivre samedi.

L’est de son pays est à nouveau en proie depuis fin 2021 à un conflit opposant la rébellion du M23 – appuyé, selon de nombreuses sources, par l’armée rwandaise – à l’armée congolaise associée notamment à des groupes armés dits « patriotes« .

Le sommet de l’UA se déroule en outre alors que le Sénégal, réputé îlot de stabilité et de démocratie sur le continent, a plongé début février dans une crise déclenchée par le report par le président Macky Sall de la présidentielle, trois semaines seulement avant le scrutin.

La décision a été invalidée jeudi par la Cour constitutionnelle et vendredi, le président Macky Sall s’est engagé à organiser la présidentielle « dans les meilleurs délais », laissant espérer un apaisement.

A l’instar de nombreux observateurs, Nina Wilén, directrice du programme Afrique de l’Institut Egmont pour les relations internationales établi à Bruxelles, « doute qu’il y ait des décisions fortes » durant le sommet.

« La résistance de pays membres qui ne veulent pas voir des précédents pouvant heurter leurs propres intérêts » continue d’empêcher l’UA de « faire entendre sa voix », estime-t-elle, et l’organisation n’a eu jusqu’ici « que très peu d’influence sur les pays qui ont subi des coups d’Etat récemment ».

Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, représente le Roi Mohammed VI à ce 37e Sommet de l’UA.

La délégation marocaine est composée notamment de l’Ambassadeur Représentant permanent du Royaume auprès de l’UA et la CEA-ONU, Mohamed Arrouchi, l’Ambassadeur, Directeur général de l’Agence marocaine de la coopération internationale, Mohamed Methqal, et du Directeur du Grand Maghreb, Affaires de l’UMA et de l’UA au ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Hassan Boukili.

Le 37e Sommet de l’UA se penchera sur plusieurs rapports portant notamment sur la réforme institutionnelle de l’Union, l’évaluation du premier plan décennal de mise en œuvre de l’agenda 2063, et l’adoption et lancement du 2eme plan décennal de mise en œuvre.

Les chefs d’Etat vont devoir discuter lors de ce sommet de « nouvelles méthodes de travail » pour élaborer « une position africaine » lors des réunions du G20, selon Paul-Simon Handy, directeur régional Afrique de l’Est à l’Institut des études de sécurité (ISS).

Il faut pour les Etats membres « pouvoir construire une position africaine au besoin entre les sommets » bisannuels des chefs d’Etat, lieux traditionnels des prises de décision, ajoute-t-il.

Egalement attendu, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres n’a lui pas pu venir à la cérémonie d’ouverture, du fait de problèmes de vols, a indiqué à l’AFP sa porte-parole, Stéphanie Tremblay.

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