Annoncée vendredi par certains influences et journalistes, une distribution gratuite des billets du match devant…
Chronique. Maroc-Portugal: «Je suis partie au Qatar sur un coup de tête»
Publié leJe suis partie au Qatar sur un coup de tête.
À l’aéroport de Paris-CDG, le personnel et certains voyageurs partagent les dernières actions du match Croatie-Brésil, ce vendredi 9 décembre. «Coup-franc de Neymar», s’exclame soudainement un agent, attirant l’attention de quelques-uns. En transit de Casablanca, je passe de nouveaux les portiques de sécurité pour me rendre au terminal 1, rouvert il y a deux jours après deux ans de fermeture.
Sur mon chemin, je croise quelques drapeaux marocains et français flottant au détour d’un escalator. À 22h05, décolle le dernier vol de la journée pour Doha. L’ambiance est coupedumondesque. Devant les portes d’embarquement, un grand écran et une mini-tribune ont été installés. Les passagers en attente se concentrent désormais sur Pays-Bas-Argentine, match électrique et haletant.
«Dernier appel pour les passagers à destination de Doha», s’écrie soudain l’agent, nous sortant tous de notre torpeur. Aussitôt dans la file d’embarquement, les passionnés continuent de regarder la fin du match aux tirs au but sur leur téléphone, jusque dans l’avion. Victoire de l’Argentine, «oh» de soulagement, l’avion décolle.
Depuis la victoire des Lions de l’Atlas mardi, en huitièmes de finales de cette Coupe du monde qatarie, je n’ai qu’une idée en tête : partir au Qatar assister en direct aux quarts de finale du Maroc contre le Portugal, ce samedi à 18h (heure qatarie). Et je ne suis pas la seule.
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Assis à mes côtés, je fais la connaissance de deux supporters du Maroc. L’un est Marocain résident en France, l’autre Franco-algérienne.
Le premier, Oussama, est déjà venu quelques jours au Qatar lors des matchs de poule. Il n’a pas hésité à repartir une seconde fois pour assister à ces phases finales. «C’est un moment unique qu’on vit une seule fois dans notre vie. Je n’ai même pas hésité, ça fait une semaine que ça me travaille. Je me disais que, s’ils passent, j’y vais», nous raconte ce consultant en risques de crédit, à Paris depuis 15 ans.
«J’ai décidé de partir hier, sur un coup de tête. Je voyais l’engouement des Marocains en France et je me suis dit que là-bas, ce sera encore mieux. Je soutiens le Maroc parce que c’est un pays maghrébin, musulman qui va nous représenter. On se sent représenté quand c’est un pays arabe qui arrive aussi loin dans la compétition», explique à son tour Camila, Franco-algérienne vivant à Rennes.
Un coup de tête qui coûte un bras. Le prix de ce vol Paris-Doha avec Qatar Airways variait entre 1200 et 1500 euros. «L’argent ça va, ça vient, c’est quelque chose qu’on ne peut pas manquer» assure cette directrice commerciale de 23 ans. Sans compter les prix du billet du match qui ont explosé vu la demande pour voir ce match inédit (1.000 euros environ).
Mais l’Histoire n’a pas de prix.
«C’est une première pour un pays musulman, arabe, et africain d’atteindre ce niveau de compétition, il ne fallait rater ça pour rien au monde», assure Safoine, un autre passager rencontré dans l’avion, portant fièrement sur lui le drapeau rouge et vert.
Comme Oussama, ce supporter franco-marocain revient pour la deuxième fois au Qatar après s’y être rendu pour les matchs de poule. «J’y étais du 21 au 29 novembre et j’ai assisté à plusieurs matchs dont ceux du Maroc contre la Croatie et la Belgique. Quand j’ai vu de chez moi le match contre l’Espagne, au moment de la victoire, je me suis décidé à revenir», confie l’ingénieur en bâtiment de 35 ans résidant dans les DOM-TOM (France d’outre-mer).
«Je me suis organisé avec le travail puis j’ai pris mes billets jeudi avant même d’avoir mes tickets de match. L’ensemble des mes vols depuis la Martinique m’ont coûté 3400 euros, mais regarder le Maroc en quarts (et encore plus loin in sha Allah) n’a pas de prix!», s’enthousiasme-t-il.
À quelques heures du début du match, je viens également de trouver un billet pour assister à la confrontation que tout le monde attend dans le stress et l’excitation extrêmes. « Ndirou niya » et les Lions continueront de rugir encore longtemps, si Dieu veut.