Berrechid: la décharge de Deroua, une véritable plaie pour la commune
Publié leA quelques kilomètres de la ville de Casablanca et sur une étendue de quatre hectares au milieu de plusieurs groupements résidentiels et de quartiers densément peuplés, se trouve la décharge de Deroua qui traite chaque jour près de 70 tonnes de déchets.
Son emplacement dans une zone résidentielle et l’émission de fumées et de gaz toxiques dus aux incinérations quotidiennes, avec de graves impacts sur la santé des citoyens et l’environnement, font de ce site une source d’inquiétude pour les habitants de cette commune relevant de la province de Berrechid.
Ces préoccupations ont poussé les habitants à déposer des plaintes et à organiser des sit-in pour attirer l’attention sur la gravité de la situation, appelant les responsables locaux et provinciaux à trouver une solution de nature à mettre fin aux souffrances résultant de cette décharge qui est à l’origine de plusieurs problèmes sanitaires et environnementaux dans la région.
Néanmoins, la solution à ces contraintes sanitaires et environnementales posées par la décharge de Deroua, remontant à plus de 50 ans, lorsque la commune comptait seulement quelques quartiers résidentiels hérités de la période coloniale, requiert des moyens et des ressources qui sont difficiles à mobiliser totalement par cette commune.
Ce constat a été confirmé par le directeur des services de la commune, Ahmed Nassibi, qui a souligné, dans une déclaration à la MAP, que l’expansion urbaine qu’a connue la commune ces dernières années a fait en sorte que la décharge soit proche des zones résidentielles, rendant la commune incapable d’assurer la gestion du site, car elle nécessite de grands moyens financiers, alors que la commune n’est pas en mesure de les mobiliser actuellement, sauf à travers l’établissement de partenariats avec des parties gouvernementales spécialisées, qu’il s’agisse du ministère de l’Intérieur ou du ministère chargé du secteur de l’environnement.
La Commune n’a pas les moyens pour remédier au problème
M. Nassibi a dit comprendre les revendications des habitants à proximité de cette décharge, qualifiant ces réclamations de « légitimes », car elles reflètent « des souffrances réelles », notant que la commune est très consciente de la difficulté de cette situation, mais les moyens dont on dispose ne permettent pas d’acquérir un autre lot de terrain pour le transformer en une décharge alternative.
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Il a également rappelé que la commune, qui a entrepris plusieurs initiatives pour résoudre ce problème, a œuvré activement pour surmonter cette difficulté liée à la gestion de la décharge et mettre fin aux souffrances des habitants, notamment le recours à des entreprises étrangères, dont l’une avait proposé un budget pour la décharge qui dépasse les moyens de la commune étant incapable d’assurer seule le financement nécessaire.
Cette question est également posée à plusieurs niveaux, dont le conseil régional et la province de Berrechid, a-t-il précisé, ajoutant que les efforts sont déployés en vue de trouver des solutions appropriées, surtout la recherche d’un terrain qui abritera la décharge provinciale, « devenue un lourd fardeau pour la commune ».
La commune de Deroua, a-t-il poursuivi, est actuellement en contact avec le ministère de l’Energie, des mines et de l’environnement (département de l’Environnement) afin de trouver une formule pour exploiter cette décharge de manière provisoire dans l’attente de trouver une solution définitive à travers l’ouverture d’une décharge provinciale alternative.
Pour sa part, le président de l’association « Amal Saada », active dans la commune, Younes El-Heloui, a souligné, dans une déclaration similaire, que la décharge de Deroua continue de dégager des fumées et des odeurs nauséabondes qui rendent difficile la respiration de l’air pur.
La société civile pointe le danger du lixiviat
Selon cet acteur associatif, ces odeurs désagréables dues à l’incinération des déchets ménagers déversés dans la décharge située au centre de la commune et à proximité des quartiers résidentiels, ont un impact négatif sur la santé des enfants, dont un grand nombre souffre d’asthme et d’allergies, rappelant que l’association a appelé à plusieurs reprises à fermer cette décharge, tout en déplorant ce cas de figure qui constitue une menace pour la santé humaine et l’environnement.
Plusieurs organisations de la société civile actives dans la commune ont indiqué que cette décharge, qui attire différents animaux, cause des préjudices à divers niveaux, notamment son impact sur le sol, l’air et la santé des habitants, outre sa contribution à impacter le charme de la commune.
Le lixiviat dégagé par les déchets toxiques et dangereux de la décharge et la fuite de ces substances toxiques dans le sol pourraient provoquer la pollution des eaux souterraines.
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Ces associations ont également appelé les responsables à accorder plus d’attention à ce problème multiforme à travers des solutions urgentes et réalistes de nature à mettre fin aux souffrances des habitants, et à mettre en place une décharge loin des zones résidentielles pour le traitement des déchets dans un cadre respectant les normes en vigueur et préservant la santé et la sécurité des citoyens, ainsi que la protection de l’environnement, tout en soumettant ces déchets à l’opération de recyclage.
De leur côté, plusieurs associations actives dans la province de Berrechid en matière écologique ont appelé les responsables à mettre en œuvre les lois environnementales visant à protéger la province des impacts négatifs de cette décharge sur la santé de la population et le développement agricole durable.
Elles ont également plaidé pour la participation de la société civile, surtout les parties concernées par les questions environnementales, et l’élaboration de solutions pour cette décharge en faveur d’une action participative avec la population, le but étant de limiter les dommages causés par ce site et trouver une solution radicale à ce problème.