Avec l’élection de Biden, le Maroc revoit ses stratégies de lobbying américain

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Le gouvernement marocain est en train de réorganiser ses opérations de lobbying aux Etats-Unis pour la deuxième fois en quatre ans après le départ de l’administration Trump de garde à la Maison Blanche.

« Le 17 janvier, le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a mis fin à son contrat de 75.000 dollars par mois avec JPC Strategies, propriété républicaine, selon un nouveau dossier de lobbying. La société, qui fait affaire sous le nom de Gentium Strategies, a été fondée par James Christoferson, ancien directeur de cabinet adjoint du sénateur Ted Cruz  (R-Texas) », écrit le média spécialisé Foreign Lobby dans un article daté du 22 février.

Les sous-traitants de JPC FGH Holdings (anciennement Glover Park Group) et Neal Creek, qui a été fondée par l’ancien membre du personnel du sénateur Lindsey Graham (RS.C.), Andrew King, se sont également désinscrits le mois dernier. King a notamment accompagné des membres de la Coalition juive républicaine lors d’un voyage en janvier 2019 au Maroc en présence d’Elliot Abrams, qui allait ensuite servir de représentant spécial pour l’Iran sous Trump.

Deux autres sous-traitants du compte, SGR Government Relations et Iron Bridge, n’ont pas encore mis à jour leurs dossiers, poursuit le média qui précise que le remaniement du lobbying en cas de changement d’administration est un phénomène habituel.

 

Lire aussi : Lobbying: qui sont ces juifs marocains influents ?

 

Pour rappel, le Maroc a embauché JPC pour la première fois en janvier 2018, peu de temps après s’être séparé des lobbyistes démocrates après l’élection du président Donald Trump. Auparavant, la campagne d’influence était dirigée par le Centre marocain américain pour la politique et son président Ed Gabriel, ancien ambassadeur des États-Unis au Maroc sous le président Bill Clinton qui a conseillé la campagne présidentielle de 2016 de Hillary Clinton.

JPC et l’ambassade du Maroc à Washington ont déclaré n’avoir aucun commentaire à faire pour le moment.

L’ambassade du Maroc à Washington détient toujours un contrat de 40.000 $ par mois avec ThirdCircle qui reste inscrit comme actif. Cette entreprise est dirigée par Richard Smotkin, un ami de longue date de Scott Pruitt qui a organisé un voyage controversé au Maroc en 2018 pour l’ancien administrateur de l’Agence de protection de l’environnement américaine au cours duquel Pruitt a fait la promotion des exportations de gaz naturel américain.

Les licenciements du lobbying interviennent après que le Maroc ait remporté une victoire diplomatique majeure dans les dernières semaines de l’administration Trump lorsque les États-Unis ont reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.

En 2015 déjà, les lobbyistes marocains avaient convaincu le Congrès de commencer à exiger qu’une partie de l’aide américaine au Maroc soit consacrée à des programmes au Sahara occidental, offrant une reconnaissance de facto de ses revendications sur le territoire. L’administration Trump en décembre 2020 a fait un pas de plus, promettant d’encourager le développement économique et social avec le Maroc «y compris au Sahara occidental» et d’ouvrir un consulat à Dakhla.

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