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Architecture et sacré: voici le programme du 26e festival des musiques sacrées du monde du 9 au 12 juin prochains à Fès
Publié leAprès deux ans d’absence à cause de la pandémie, le Festival de Fès des musiques sacrées du monde revient pour sa 26e édition du 9 au 12 juin prochains dans la capitale spirituelle du royaume. Musique soufie du nord de l’Inde, des chants et kora sénégalaise, « muqqam » d’Asie centrale (ouïghour), jazz orientale (avec Ibrahim Maalouf), musique andalouse marocaine… Voici le programme détaillé du festival sous le thème « l’architecture et le sacré ».
L’annonce a été faite au Sénat français mardi 12 avril 2022 à Paris par Abderrafih Zouiten, président de la fondation Esprit de Fès, organisatrice de l’événement. De nombreuses personnalités françaises et marocaines du monde de la politique, de la culture, des arts et des médias, étaient présentes à cette conférence.
On cite notamment Christian Cambon, président du Groupe interparlementaire d’amitié France-Maroc du Sénat; Rachida Dati, maire du 7e arrondissement de Paris et ancienne ministre de la justice; Françoise Nyssen, ex-ministre de la Culture et directrice aux éditions Actes Sud, les journalistes Fouzia Benyoub El Ouadie et Hasna Daoudi (Atlas Info) et Sabah Zakhnini fondatrice de Art’Expo Morocco.
A travers la thématique choisie pour cette édition, « l’architecture et le sacré », les festivaliers pourront admirer des concerts de musique soufie du nord de l’Inde, des chants et kora du Sénégal, des « muqqam » d’Asie centrale (musique ouïghour), jazz orientale (avec notamment le célèbre trompettiste Ibrahim Maalouf) et musique balkanique, polyphonies sardes, musique andalouse marocaine… Voici le programme détaillé du festival qui aura lieu du 9 au 12 juin à Fès:
Jeudi 9 juin
21h – Bab Al Makina
Soirée d’ouverture: L’architecture et le sacré
Grand mapping et concert autour des religions et des architectures sacrées (Fès, Notre-Dame, Jérusalem, Taj Mahal…) avec des musiciens de nombreuses traditions placés sous la direction d’Alain Weber
Vendredi 10 juin
15h – Synagogue Aben Danan
Musique sacrée de création
Michaël Levinas, piano
Marion Grange, soprano
En compagnie de la soprano Marion Grange, le compositeur Michaël Levinas au piano revient avec émotion dans ce Maroc aimé qu’il a connu enfant avec son père, le philosophe Emmanuel Levinas. Un retour aux sources qui nous fera entendre ses Mélodies sur des poèmes de Paul Celan, issues de son oratorio La Passion selon Marc et d’autres pièces de création inspirées du kaddish de la tradition hébraïque.
17h – Jnan Sbil
Musique mystique et philanthropique d’Oman
Ensemble Al Zawya
Depuis sa création en 2015, l’ensemble Al Zawya met en lumière les messages d’amour et de paix qu’il véhicule. L’ensemble se distingue par son ouverture sur la diversité de l’humain et propose, à travers des chants soigneusement sélectionnés, une expérience spirituelle et auditive unique.
19h -Dar Adiyel
Musique sacrée classique et marocaine
Chœur de Chambre du Maroc
Amine Hadef, réalisation
Dynamique et cosmopolite, à l’image de Casablanca où il a été créé, le Chœur de Chambre du Maroc s’est produit pour la première fois à l’occasion du 100e anniversaire de la Cathédrale Saint-Pierre de Rabat. Porté par l’excellent Amine Hadef, chanteur formé à la direction de chœur auprès de Nicole Corti à la maîtrise de Notre-Dame de Paris, il est composé de 25 chanteurs et propose un programme de musiques sacrées occidentales – Bruckner, Mendelssohn, Tchaikovsky… – sans oublier de rendre hommage au chant traditionnel marocain.
21h – Bab el Makina
Musique soufie d’Inde du Nord
The Roohani sisters, voix
Ariana Vafadari, mezzo-soprano
Naïssam Jalal, flûte (sous réserve)
Dr. Jagriti Luthra Prasanna et Dr. Neeta Pandey Negi comptent parmi les plus grandes voix du Sufi Jugalbandi. Elles chantent les Sufiyana Qalams, Qawwali, Kaafi et Ghazals dans un style traditionnel, mêlant leurs propres improvisations à des variations choisies. Les deux chanteuses s’inspirent également du Jugalbandi, musique classique indienne. Toutes deux docteures en musique soufie à l’Université de Delhi, elles composent leurs propres Qalams Sufi. Considérées par la presse parmi les 50 femmes les plus puissantes de l’Inde, elles invitent pour ce concert une autre grande voix empreinte de spiritualité, la mezzo-soprano d’origine iranienne Ariana Vafadari et la flûtiste virtuose d’origine syrienne Naïssam Jalal.
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Samedi 11 juin
9h-13h – lieu à définir
Forum: L’Architecture et le sacré
15h – Dar Adiyel
Chant et Kora du Sénégal
Senny Camara, kora et voix
C’est au Conservatoire de Dakar que Senny Camara a développé sa voix authentique et poignante, inspirée des chants de guérison, et sa virtuosité en kora, instrument jusque-là réservé aux hommes. Repérée et encouragée par les plus grands musiciens du Sénégal, elle commence alors une carrière internationale, devenant ainsi l’une des voix célèbres de son pays. C’est dans un extraordinaire solo qu’on la découvrira à Fès, ville de pèlerinage pour de nombreux Sénégalais.
17h – Jnan Sbil
Musique méditerranéenne
A Filetta, polyphonies corses
Fadia Tomb el Hage, voix
Abdullah Miniawy, voix
Peter Coser, saxophone
Chants profanes ou sacrés, interprétés en corse, en arabe ou en syriaque, ils font se rejoindre l’univers d’A Filetta et celui de Fadia Tomb el Hage, deux traditions musicales dont l’osmose résulte d’une grande écoute et d’une parfaite complémentarité entre les interprètes. Si chacun d’entre eux garde sa spécificité, ces conversations ouvrent des espaces imaginaires qui doucement se dessinent à travers les mélismes des voix et la fusion des timbres, piquées au vif par la présence du slameur égyptien Abdullah Miniawy et du saxophoniste Peter Coser. De cette rencontre nait une symbiose unique rassemblant dans un même élan tradition et modernité, répertoires corse et oriental
19h – Dar Adiyel
Les Onikki Muqams d’Asie Centrale
Ensemble Saniye
Attestée depuis des temps très anciens dans des textes chinois, la musique ouïgoure donnera naissance au XVe siècle à une tradition classique, le muqam, fortement influencée par la civilisation islamique et dont le répertoire canonique, appelé onikki muqam, est toujours pratiqué dans cette région du monde et dans les pays voisins où se trouvent des représentants de ces traditions magnifiques et inscrites au patrimoine immatériel de l’UNESCO. Saniye Ismail et ses musiciens en sont parmi les plus précieux représentants.
21h – Bab el Makina
Jazz oriental et musique balkanique
Ibrahim Maalouf, trompette
François Delporte, guitare
Haïdouti Orkestar
Voilà plus de dix ans que le trompettiste Ibrahim Maalouf défend la dimension sacrée de la fête avec l’Haïdouti Orkestar, composé de musiciens venant des quatre coins du monde: Europe de l’Est, Afrique du Nord, Europe du Nord, Andalousie, Moyen-Orient… Et c’est ainsi qu’il présente ce projet: «A l’origine de tout, il y a des peuples qui se déplacent. Ce sont ces nomades qui ont bâti les cultures sédentaires auxquelles l’immense majorité d’entre nous se sentent appartenir. Tout le temps, partout, et depuis toujours ce sont les croisements des peuples qui bâtissent les cultures de demain. Les musiques qui naissent de ces rencontres sont à la fois apaisantes, nostalgiques, festives mais aussi révoltées. Chaque thème, chaque mélodie, devient un hymne, un hymne aux déplacés, un hymne au temps, un hymne aux espaces « mouvants » et un hymne aux hommes qui se doivent de s’aimer malgré leurs différences».
Dimanche 12 juin
15h – Synagogue Aben Danan
Musique sacrée de création
Michaël Levinas, piano
Marion Grange, soprano
17h – Jnan Sbil
De Fès à Jérusalem: musique classique et chants traditionnels d’Orient
Simon-Pierre Bestion, direction
Ensemble La Tempête
Dans ce concert, avec les musiciens et chanteurs de l’Ensemble La Tempête, sous la direction du chef Simon-Pierre Bestion, les liens que tissent nos cultures méditerranéennes depuis des siècles s’expriment comme à travers une grande célébration dédiée à des racines communes, et à la manière dont les rituels sacrés et populaires se jouent toujours des frontières et des identités. Les trois grandes religions monothéistes en sont la preuve éclatante et elles se déclinent ici « De Fès à Jérusalem ».
19h – Dar Adiyel
Polyphonies Sardes
Tenore Goine di Nuoro Gavino Murgia, launeddas, saxophones et chant
Pietro Cernuto, cornemuse
Parmi les plus belles architectures musicales dues au sacré et à la tradition, celle des polyphonies proposées par les confréries de Sardaigne occupe une place particulière qui fascine, s’étudie mais demeure un mystère. Car on peut écouter ces voix masculines qui résonnent haut, âpres, rugueuses et voluptueuses à la fois, mais on ne comprend pas comment, selon l’architecture des lieux, il arrive qu’une voix d’ange ou d’enfant semble chanter avec eux. Des voix étonnantes, belles et fortes qui plongent leurs racines dans la terre de Sardaigne et en sont comme l’émanation. Autour du poly instrumentiste Gavino Murgia, les Tenores de Goine en offrent un exemple frappant.
21h – Bab el Makina
Fès-Meknès à Oman: Hommage aux musiques et chants traditionnels
Première partie :
Ensemble Al-Zawiya
Deuxième partie :
Orchestre de Fès
Chantres de Meknès
Mohamed Briouel, direction
La musique andalouse marocaine est un répertoire traditionnel d’art, vestige vivant de la brillante civilisation andalouse. Le canevas initial de cette musique est issu d’une symbiose culturelle au sein de l’Espagne musulmane. Au fil des siècles, le Maroc a intégré et enrichi sa musique andalouse grâce à des générations de maîtres musiciens et poètes qui ont assuré la permanence et la transmission orale d’un corpus monumental. Servant aussi bien le sacré que le profane, c’est une même configuration modale et rythmique qui permet de réunir musiciens et vocalistes du sacré afin de produire un spectacle varié qui intègre les deux registres ala-ala et le samae. Un spectacle inédit avec différentes transitions modulantes et des contrastes rythmiques. Les cinq parties de ce programme seront interprétées par l’orchestre de Fès dirigé par Mohamed Briouel, accompagné des chantres (monchidin) de Meknès.