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Une de Libé « manipulée »: le tribunal de Paris se penchera sur l’affaire mi-juin
Publié leLa dixième chambre correctionnelle du tribunal de Paris a fixé la date du 13 juin 2024 pour entendre l’affaire opposant l’une des victimes du séisme d’Al Haouz, Touria Sarka, au quotidien français Libération, annonce un communiqué conjoint de l’avocat Me Mourad Elajouti et du cabinet parisien Binsard Martine Associés.
Cette affaire remonte au lendemain du séisme qui a frappé le Maroc, le 8 septembre, quand le quotidien français avait illustré sa Une du 11 septembre avec un cliché de la plaignante Touria Sarka, accompagnée d’une manchette «Aidez-nous, nous mourrons en silence», laissant croire qu’il s’agissait de propos exprimés par cette victime du séisme.
Au lendemain de cette publication considérée comme polémique par plusieurs lecteurs marocains, une vidéo de la victime est apparue où l’on entendait la victime du séisme scander, au moment de la prise de la photo, «Vive le Roi».
Dans ce sillage, le 19 septembre 2023 Touria Sarka avait mis en demeure le journal français de publier un démenti indiquant que la Une du 11 septembre était un photomontage.
🔴 Nous avons la preuve que le journal Libération @libe a publié une #FakeNews, désinformant ses lecteurs.
La vidéo ci-dessus révèle la vérité derrière la photo de la une de Libération.
La femme, victime du tremblement de terre, crie en réalité “Vive le Roi, Vive le Roi”, et… https://t.co/7WmwUzFujS pic.twitter.com/zKdO7v4uMf
— 🇲🇦 MAROC DEFENDER (@Empirechrifien1) September 16, 2023
Alors que cette mise en demeure est restée lettre morte, la plaignante, appuyée par Me Elajouti, avait décidé d’engager une procédure judiciaire contre le quotidien qui était particulièrement virulent dans sa couverture du séisme au Maroc.
Tout en soulignant que les propos attribués à leur mandante n’ont jamais été prononcés par celle-ci, les avocats Me Elajouti et Me Robin Binsard affirment que «ces faits constituent l’infraction de montage illicite de l’image et de la parole d’autrui, laquelle est réprimée par l’article 226-8 du code pénal français et passible d’un an d’emprisonnement et de 15.000 euros d’amende, ils ont aussi porté atteinte au droit à l’image de Touria Sarka au sens de l’article 9 du code civil, sa photographie ayant été utilisée sans son consentement».
La dixième chambre correctionnelle du tribunal de Paris a fixé la date du 13 juin 2024 pour entendre l’affaire opposant Mme Touria SARKA au journal Libération. @libe ayant refusé d’admettre son erreur. Avec l’appui de mon conf @RobinBinsard la procédure judiciaire a été activée. pic.twitter.com/dJXf4FYXBq
— Mourad Elajouti (@Elajouti) February 1, 2024
Dans leur communiqué, ils rappellent que la cellule Check News du quotidien «Libération» a essayé de se dédouaner de toute responsabilité en essayant d’imputer sa faute à l’AFP. En revanche, regrette Alexandra Schwartzbrod, directrice adjointe de Libération, «à aucun moment il ne nous a été rapporté que cette personne pouvait être en train de dire «vive le Roi». Il aurait été bon que l’AFP précise ce qu’elle était en train de crier».
La femme marocaine dont la photo a été utilisée par @libe en une de leur article sur le tremblement de terre au Maroc, sort du silence.
Elle conteste les propos avancés par le journal Libération « Aidez nous, nous mourons en silence » et elle cherche… pic.twitter.com/dNnV9hXhAt
— 🇲🇦 MAROC DEFENDER (@Empirechrifien1) September 15, 2023
De l’attitude du journal Libération refusant d’admettre son erreur et de présenter des excuses, Mme Touria Sarka a activé la procédure judiciaire via ses avocats Me Robin Binsard et Me Mouard Elajouti, précisent ces derniers.
Après avoir déposée une plainte auprès du procureur de la République de Paris, les deux avocats avaient considéré, dans leur communiqué annonciateur de l’engagement de la procédure, que «ce photomontage est d’autant plus pernicieux qu’il s’inscrit dans un contexte particulier, à la suite de la décision prise par le Royaume du Maroc de refuser l’aide de la France, suggérant ainsi que Mme Touria Sarka serait en désaccord avec les autorités de son pays».
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Interpellé par H24info sur une éventuelle demande de dommages-intérêts au profit de la victime, Me Robin Binsard avait répondu que «ce n’est pas le lucre qui guide l’action de Mme Touria Sarka, mais l’envie de restaurer son honneur, injustement sali par le journal Libération».
Toutefois, « des dommages et intérêts pourront être sollicités en temps utile, devant la juridiction saisie, mais cet aspect est secondaire tant, il est vrai qu’il s’agit d’une question d’honneur avant tout », avait-il précisé.