Abattage des chiens errants: la colère d’une association de défense des animaux

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Même si les associations continuent leur lutte contre l’abattage, de nombreux chiens sont toujours tués, comme ce fut le cas récemment à El Jadida. La réaction de l’association « Comme chiens et chats ».

Malgré les efforts de sensibilisation des diverses associations de protection des animaux, l’abattage des chiens reste encore la méthode principalement adoptée par les autorités pour lutter contre l’augmentation du nombre des chiens errants. Des campagnes d’éradication sont ainsi lancées de façon quasi-périodique pour attraper les chiens et les abattre. Ces derniers sont dans certains cas conduits vers des zones éloignées puis incinérés. Une méthode qui a suscité le courroux des associations de protection des animaux.

«Chaque année, des chiens sont abattus à El Jadida par exemple. Plusieurs associations se sont déplacées jusqu’à cette ville pour interpeller les autorités, mais en vain. Il est interdit d’empoisonner ou de tuer un animal, c’est un crime qui ne doit pas rester impuni», s’insurge Hind Moustaghfir, présidente de “Comme chiens et chats”, association française de protection animale agissant au Maroc et en France.

Selon Hind, les responsables devraient plutôt stériliser et vacciner les chiens contre la rage mais aussi remplacer les fourrières par des refuges qui répondent aux standards internationaux. Ceux-co devraient disposer de blocs opératoires et de locaux pour les mises en quarantaine pour soigner les animaux et éviter la propagation des maladies.

«La fusillade ne se fait même pas par des spécialistes. Une fois, un chien gravement blessé a agonisé pendant trois jours. C’était horrible», témoigne-t-elle, très émue.

Et de poursuivre: «On aimerait bien aider, mais on n’a pas toujours les moyens. Il faudrait avoir des vétérinaires et du matériel de stérilisation et de vaccination, les associations n’ont pas ces moyens là. L’Etat doit nous aider et sanctionner tous ceux qui ont encore recours à l’abattage, sinon ils risquent de récidiver».

Même si elle n’a pas les moyens, l’association n’a tout de même pas voulu abandonner. Et bonne nouvelle, elle a eu des retours positifs de la part de certaines municipalités. «Nous sommes en négociation avec les autorités Sidi rahal et Dar bouazza. Ils sont convaincus que tuer n’a pas donné de résultat et nous leur proposons donc d’autres alternatives. Ils nous ont d’ailleurs donné leur accord pour créer un refuge pour les animaux à Sidi Rahal. C’est déjà un grand pas», assure-t-elle.

Autre bonne nouvelle: la fondation Brigitte Bardot vient d’annoncer il y a quelques jours avoir réussi à obtenir une promesse de la part du ministère de l’Intérieur, après avoir dénoncé l’abattage des chiens errants dans une lettre qu’elle aurait adressé au roi Mohammed VI. Dans la réponse de Laftit, envoyée en avril dernier, on lit qu’«un plan opérationnel de stérilisation des chiens errants pour réduire leur nombre à un seuil tolérable est en cours d’élaboration».

 

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Le quotidien Al Akhbar a même parlé dans sa parution du 20 novembre d’un budget de 20 millions de dirhams qu’aurait réservé le ministère pour aider les collectivités locales dans leurs efforts en matière de dératisation et de désinsectisation. Une annonce à laquelle reste sceptique la présidente de “Comme chiens et chats”.

«Le Maroc adhère depuis longtemps à plusieurs conventions qui interdisent l’abattage des chiens, et cela n’a pourtant pas empêché le phénomène de se produire», rappelle-t-elle.

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