À Washington, les négociations s’intensifient pour éviter un défaut de paiement

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Joe Biden disait vendredi 27 mai 2023 espérer savoir "d'ici ce soir si nous sommes en mesure de conclure un accord" sur la dette AFP Jim WATSON

Démocrates et républicains semblent proches d’un accord samedi afin d’éviter un défaut de paiement des Etats-Unis avant la nouvelle date-butoir du 5 juin, mais les négociations buttent encore sur d’ultimes points.  

Vendredi soir, le président américain Joe Biden s’est montré « optimiste » quant aux perspectives d’un accord avec l’opposition républicaine soulignant que les négociateurs dans les deux camps sont « très proches » de conclure.

Les discussions se sont poursuivies tard dans la nuit et ont repris samedi matin, les négociateurs pointant des « progrès » mais aussi d’ultimes points d’achoppement liés notamment à des exigences des républicains conditionnant l’octroi de certaines prestations sociales.

« Notre économie doit être celle qui aide à remplir les placards de nos cuisines, pas les poches des ultra-riches », a tweeté Joe Biden.

Interrogé samedi matin pour savoir s’il y aurait un accord avant la date-butoir, le chef républicain à la Chambre des Représentants Kevin McCarthy a répondu: « oui ».

« Je pense vraiment qu’on peut y arriver », a-t-il dit à des journalistes tout en prévenant qu’il restait des points « à régler ».

« On y est pas encore », a-t-il ajouté.

Les Etats-Unis, qui sont entrés dans le week-end prolongé du « Memorial Day », la fête des anciens combattants lundi, restent suspendus à un accord pour relever le plafond de la dette, indispensable pour éviter le défaut de paiement qui aurait des conséquences catastrophiques pour l’économie mondiale.

La date à laquelle le Trésor américain se trouvera incapable d’honorer ses engagements financiers est désormais fixée au 5 juin, contre le 1er juin auparavant, offrant quelques jours de répit au pays.

Cela concerne aussi bien les salaires de fonctionnaires, les retraites ou remboursements des créanciers.

Lignes rouges

Parmi les points de désaccords entre les deux camps, figure l’exigence des républicains à limiter l’obtention de certaines prestations sociales, comme l’aide alimentaire, à un nombre d’heures travaillées.

« Je ne pense pas que ce soit bien d’emprunter de l’argent à la Chine pour payer des gens bien portants et n’ayant pas de personne à charge à traîner sur leur canapé », a fustigé M. McCarthy, qui se pose en défenseur intransigeant de la rigueur budgétaire, dans une vidéo partagée samedi.

Le porte-parole de la Maison Blanche, Andrew Bates, a lui reproché aux républicains de vouloir prendre l’économie en otage et de mettre en péril « plus de huit millions d’emplois » tout en voulant « enlever le pain de la bouche d’Américains qui ont faim ».

Joe Biden, en campagne pour sa réélection, se positionne en champion de la justice sociale et fiscale et s’est dit à plusieurs reprises opposé à des coupes budgétaires massives qui impacteraient les travailleurs et les ménages les plus précaires.

L’un des négociateurs républicains Patrick McHenry a évoqué une « courte liste de désaccords » restants entre les deux camps. « C’est une question d’heures ou de jours », a-t-il dit samedi.

Lire aussi. Dette américaine: Biden agite l’arme de la « Constitution » pour éviter un défaut 

La pression qui entoure les négociations est d’autant plus forte que le compromis, une fois obtenu, devra être validé par le Sénat à majorité démocrate et la Chambre des représentants dominée par les républicains.

Or, le calendrier parlementaire est serré nombre d’élus étant rentrés dans leurs fiefs pour quelques jours à l’occasion du week-end férié du « Memorial Day ». Ils ont reçu pour consigne d’être prêts à retourner à Washington dans les 24 heures en cas d’accord.

Et le chef républicain Kevin McCarthy a promis qu’il laisserait à chacun 72 heures pour examiner le compromis avant d’envisager tout vote.

Un vote qui reste au demeurant incertain, des élus progressistes au sein du parti démocrate, tout comme des élus républicains, ayant menacé de ne pas ratifier ou de retarder au maximum un texte qui ferait trop de concessions au camp adverse.

Vendredi, la directrice générale du FMI Kristalina Georgieva a déclaré qu’un accord était « primordial » pour l’économie mondiale, tout en soulignant que les Etats-Unis devaient faire « plus pour réduire la dette publique ».

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